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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE IV. RIGUEURS CORPORELLES

Galerie de lutteurs hors concours.

Tout d'abord Macaire l'Alexandrin. Nous avons eu déjà le récit de son séjour à Tabenne, nous connaissons l'affreux désert où il avait choisi sa demeure. Nous ajoutons quelques traits qui achèveront de faire connaître son esprit et sa valeur1.

Ayant su que durant tout le carême les solitaires de Tabenne ne mangeaient rien qui eut été cuit, il résolut de faire la même chose pendant sept ans; et l'ayant pratiqué exactement en ne mangeant que des herbes crues, les unes sèches et les autres trempées dans de l'eau, selon qu'il les rencontrait, il n'y trouva pas grande difficulté. Ayant aussi appris qu'un solitaire ne mangeait qu'une livre de pain par jour, il rompit les morceaux de pain qu'il avait, et les mit dans une bouteille, avec résolution de n'en manger qu'autant qu'il en pourrait prendre avec les doigts, ce qui est une grande austérité. Car, nous disait-il de fort bonne grâce, j'en prenais bien plusieurs morceaux; mais l'entrée de la bouteille était si étroite, que je ne pouvais les en tirer ; et l'exemple du publicain de l'Évangile que j'avais toujours dans l'esprit me permettait à peine d'user de ce qui m'était nécessaire pour la vie. Il pratiqua perte dant trois ans cette si étroite abstinence, ne mangeant que quatre ou cinq onces de pain par jour, buvant de l'eau à proportion, et ne consumant durant toute l'année qu'une petite cruche d'huile.

Voici un autre de ses exercices. Cet homme infatigable se résolut de surmonter le sommeil ainsi qu'il nous le raconta lui-même, comme cela nous pouvant servir, en nous disant : « Ayant résolu de vaincre le sommeil, je passai vingt jours et vingt nuits à découvert, étant brûlé durant le jour par la chaleur, et transi durant la nuit par le froid. Que si au bout de ce temps, je ne me fusse jeté promptement dans ma cellule, je serais tombé en défaillance, tant mon cerveau s'était desséché. Ainsi quant à ce qui me. regarde, j'ai surmonté le sommeil, mais quant à ce qui est de la nature, je lui ai cédé lorsque j'ai reconnu en avoir besoin. »

*

  • *

Le démon que l'on nomme l'esprit de fornication lui faisant une guerre très cruelle, il se résolut de demeurer nu et sans sortir d'une même place durant six mois entiers, dans un marais nommé Scété, qui est dans une vaste solitude et où il y a des moustiques, qui n'étant pas moins gros que des guêpes, ont des aiguillons si pénétrants que la peau même des sangliers n'est pas à l'épreuve de leurs piqûres. Ainsi ils mirent tout son corps en un tel état, que quelques-uns crurent qu'il avait la lèpre et lorsqu'au bout de ce temps il fut retourné dans sa cellule, on ne pouvait le reconnaître qu'à la voix. (Heracl., 6. P. L., 74, 270.)


  1. Cf. Introd., tom. I, p.114, et chap. III, tom. I, p. XXXVII. ↩

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