CHAPITRE II. TROIS ESPÈCES DE LOIS, SELON FRUSTE.
Or, il y a trois espèces de lois. La première est celle des Hébreux, que Paul appelle loi de péché et de mort[^6]. Il y a ensuite la loi des Gentils, que le même Paul nomme naturelle: « En effet », dit-il, « les Gentils font naturellement ce qui est selon la loi, et n'ayant pas de loi de ce genre, ils sont à eux-mêmes la loi : montrant ainsi l'oeuvre de la loi écrite en leurs coeurs[^1] ». La troisième espèce de loi est la vérité, que l'Apôtre désigne également quand il dit: « Car la loi de l'esprit de vie, qui est dans le Christ Jésus, m'a affranchi de la loi du péché et de la mort[^2] ». Or, puisqu'il y a trois lois, quand Jésus nous affirme qu'il n'est pas venu abolir la loi, mais l'accomplir : il ne faut pas une médiocre attention ni une médiocre habileté pour savoir de laquelle il parle. Il y a également des prophètes hébreux, des prophètes païens et des prophètes de la vérité. Les premiers ne sont pas en question, chacun les connaît. Quant aux prophètes païens, celui qui doute de leur existence n'a qu'à écouter Paul écrivant à Tite à propos des Crétois : « Un d'entre eux, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux[^3] ». On ne peut donc pas, d'après cela, douter que les Gentils n'aient aussi leurs prophètes. Mais que la vérité ait les siens, Paul et même Jésus nous l'apprennent. Jésus dit en effet : « Voici que je vous envoie des sages et des Prophètes, et vous en tuerez dans divers lieux[^4] » : et Paul : « Le Seigneur lui-même a établi d'abord des Apôtres, et ensuite des Prophètes[^5] ».
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Rom. VIII, 2.
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Rom. II, 14, 15.
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Id. VIII, 2.
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Tit. I, 12.
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Matt. XXIII, 34.
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I Cor. XII, 28 ; Eph. IV, 11.