XII.
On choisit donc un jour propre et de bon augure. Ce fut la fête des Terminales, 23 janvier, comme si ce jour eût dû servir de terme à la religion chrétienne. C’est ce jour fatal qui fut si funeste aux empereurs et à toutes les nations. Enfin, sous le huitième consulat de Dioclétien et le septième de Maximien-Hercule, au point du jour de la fête des Terminales, les officiers, les soldats des gardes et les officiers du fisc entrèrent dans l'église, et après en avoir rompu les portes, aussitôt on cherche l'idole du Dieu,[^6] on brûle les saintes Écritures, tout est au pillage; les uns ravissent tout, les autres se pâment de crainte, les autres fuient. Les empereurs considéraient tout ce désordre, car comme l'église de Nicomédie est bâtie sur une éminence, on peut la voir du palais; ils disputaient entre eux s'ils feraient mettre le feu à cet édifice sacré. Mais l'opinion de Dioclétien prévalut, et il eut peur que l'embrasement ne se communiquât à plusieurs grandes maisons qui étaient voisines de cette église, et qu'ainsi une grande partie de la ville ne fût brûlée. Les prétoriens accouraient donc avec des haches et d'autres instruments, et quoique ce temple soit fort haut, en peu d'heures toutefois on le rasa jusqu’aux fondements.