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Werke Wüstenväter Les pères du désert
CHAPITRE VI. DISCRÉTION

I. — Domaine et rôle de la discrétion.

Avec l'étude de la discrétion, nous saisissons encore mieux le caractère de la spiritualité des Pères du désert. S'il fallait choisir entre les différents sommets d'où l'on peut avoir une vue panoramique de leur vie morale, c'est ici que nous conduirions ces esprits, qui de nos jours s'arrêtent, comme à un jugement d'ensemble, à l'impression produite par les gestes singuliers de quelques ascètes.

Le sens du mot discrétion est révélateur. Il est restreint aujourd'hui à exprimer le retenue, la réserve, la fidélité à garder un secret, tandis que pour les Pères c'est à toutes les formes de l'action que la discrétion s'étend. C'est une vertu inspirant et contrôlant les autres. Elle tient compte d'une certaine défiance légitime à l'égard des applications d'un principe de vie parfaite. Cassien nous parle de ceux qui s'obstinant dans l'interprétation littérale du conseil du Maître portaient continuellement des croix de bois. L'application fait sourire. Mais d'autres erreurs ont eu de lamentables conséquences.

La direction donnée à la conduite morale par l'Église a été souvent accusée de ne pas respecter la pureté des principes du Christ et de pactiser avec le monde. Ce que des jansénistes ou des protestants dénoncent comme faiblesses, illégitimes concessions et compromis, nous l'appelons modération, sens de la mesure, largeur de vue ; et ces notes de l'autorité hiérarchique nous les retrouvons dans les conseils donnés par le directeur et dans la manière de se conduire soi-même, comme les marques de la discrétion.

Le grand patriarche de la vie monastique déclare que la discrétion est la vertu la plus généralement nécessaire contre les attaques artificieuses du démon. Cassien donne un exemple de ces tromperies oû le malin prétendait se faire prendre pour un esprit angélique. Des tentations de ce genre sont fréquemment rapportées. Mais ce n'est pas seulement les apparitions sensibles qui sont dangereuses, nous voyons des solitaires aux prises avec les difficultés qu'ils ont eux-mêmes provoquées.

Comment peut-on passer d'un principe à une extrémité nuisible? En oubliant qu'il y a d'autres principes qui doivent entrer en action eux aussi. Le danger d'épuiser vainement ses forces, de s'halluciner, de s'égarer est encore plus grand lorsqu'on poursuit aveuglément la pratique d'un conseil négatif. En fuyant un vice on tombe dans un autre.

« Il faut savoir se servir des armes de justice et à droite et à gauche et contre la gourmandise et contre l'orgueil. »

Faire garder le juste milieu, est-ce donc le trait distinctif de la discrétion ? Climaque donne une définition ou une description plus satisfaisante. Être discret c'est reconnaître quelle est la vertu que l'on doit pratiquer à tel moment; c'est savoir appliquer la loi générale aux cas particuliers; c'est le sens de la pratique, de ,l'opportunité, c'est une grâce qui éclaire le moment présent de lumière éternelle.

Nous parlons de grâce et de vertu. En effet l'indiscret ne mériterait pas de blâme s'il manquait seulement de bon sens et de jugement. Dans les fins malheureuses d'illusionnés on nous montre le châtiment de la présomption, de l'obstination, de la désobéissance.

Si nous étudions plus avant les dispositions intimes, éléments de la discrétion, nous reconnaissons deux tendances qu'on imagine devoir toujours se combattre : le besoin senti d'une direction et la foi en sa propre autonomie.

Le vrai spirituel évite de se singulariser, il a le respect de la tradition. Cette tradition il la reçoit des supérieurs, des maîtres autorisés. Il ne va pas par un recours à l'esprit primitif recouvrer son indépendance.

Mais est-ce à dire que la discrétion est uniquement extérieure et formelle? Ce serait méconnaître le principe divin qui est en nous. Les jugements, les décisions sont inspirés de Dieu, la grâce y est nécessaire comme dans la réalisation des projets. Cette impulsion d'en haut s'exerce sur toute démarche salutaire. La différence entre le chrétien insouciant et une âme dégagée de passions est que l'âme dégagée de l'un laissé pleine liberté au souffle divin, tandis que l'autre est retenue par ses attaches aux objets en qui il met sa fin. On n'a pas affirmé mieux que Climaque l'existence de cette lumière intérieure, sa relation avec la pureté de l'âme et l'assurance qu'elle donne à ceux qui ne l'obscurcissent pas par les fumées des passions. De là chez les saints, cette promptitude de décision, cette force d'exécution, même dans la conduite extérieure. « C'est une marque qu'un esprit n'est pas éclairé de la lumière divine et qu'il est rempli de vanité, lorsque demeurant irrésolu dans ses jugements, il est longtemps sans se déterminer à prendre quelque parti. »

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