Cassien et Germain.
Car depuis les premiers commencements de cette milice spirituelle dont nous faisons profession, nous n'avons jamais pu nous séparer l'un de l'autre ni dans le monastère ni dans le désert; et ceux qui savent dans quelle union nous vivons, ont dit souvent de nous deux, que nous n'étions qu'une âme en deux corps. (Coll., I, 1. P. L., 49, 483.)
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Le bienheureux abbé Joseph qui est l'un de ces trois que j'ai marqués dans ma première conférence, était d'une très noble famille, et des premiers d'une ville d'Égypte qu'on appelle Thmuis. Il savait parfaitement bien non seulement la langue d'Égypte, mais encore la grecque, et lorsqu'il parlait avec des personnes, qui comme nous n'avaient aucune connaissance du langage égyptien, il n'avait pas besoin de truchement, mais il s'exprimait parfaitement bien lui-même en parlant grec. Ce saint abbé ayant reconnu que nous désirions de lui avec passion quelque entretien spirituel, il nous demanda premièrement si nous étions frères. Et lorsqu'il sut que nous n'étions frères que par l'esprit, et non selon la chair, et que depuis le commencement de notre conversion, nous avions toujours été inséparablement unis, soit dans le monastère, soit dans les pèlerinages que nous avions tous deux entrepris, dans le dessein de nous avancer dans la vie intérieure et spirituelle, il commença son discours. (Coll., XVI, 1. P. L., 49, 1011.)