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Werke Wüstenväter Les pères du désert
CHAPITRE VII. CHARITÉ
V. — Les Saintes Amitiés.

Les appels de l'au-delà à ceux qui ont survécu.

L'abbé Grégoire supérieur du monastère de notre saint père Théodose, nous dit : « Etant allé voir un jour le saint vieillard Sifine, anachorète qui avait quitté son évêché pour l'amour de Jésus-Christ, et était venu demeurer auprès du château de Bethabare à six milles du fleuve du Jourdain, après avoir frappé longtemps à la porte, son disciple me vint ouvrir et me dit : « Mon Père! le saint vieillard étant malade à la mort, il a prié Dieu de ne le point retirer du monde jusqu'à ce qu'il sût que vous fussiez de retour (car j'avais lait un voyage à Constantinople vers le très pieux empereur Tibère pour quelques besoins du monastère). M'ayant ainsi. parlé, il s'en retourna vers le saint vieillard pour lui faire savoir mon arrivée, et puis revint me trouver au bout d'une heure, et me dit : « Montez, mon père! » Nous montâmes et trouvâmes que le saint vieillard était expiré : ce qui me fit connaître, qu'aussitôt après avoir appris que c'était moi qui frappais à la porte, il avait rendu l'esprit. L'ayant embrassé, tout mort qu'il était, il me dit d'une voix basse : « Mon père, sois le bienvenu », puis se remit à dormir du sommeil des justes. Ayant fait savoir sa mort à ceux des environs, et leur ayant mandé de venir pour l'enterrer, comme ils travaillaient à faire sa fosse, son disciple leur dit : « Ayez, je vous prie, la charité de la faire plus large, afin qu'elle en puisse tenir deux. » Ce qu'ayant fait, il se mit sur la natte de jonc, qui tenait lieu de linceul à ce saint homme, et rendit son âme à Dieu. Tellement que nous en enterrâmes deux au lieu d'un, ce fidèle disciple n'ayant pu, même par la mort, être séparé de son cher maître. (Moschus, 22. P. L., 74, 166.)

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Voici ce que rapporte un solitaire touchant les dernières années de cette vie, Premièrement, il dit que saint Jean Climaque après avoir gouverné quelque temps (qu'il ne marque point) le monastère du Sinaï résolut de le quitter, et de retourner dans sa chère solitude qu'il avait prise depuis longtemps pour compagne et pour épouse. Ce qui montre combien ce grand saint était éloigné de toute ambition de dominer, et qu'il était accoutumé à être toujours comme ravi en Dieu par le don d'une perpétuelle oraison, qu'il ne pouvait souffrir les occupations et les distractions de la charge de supérieur, qui blessaient son humilité d'une part, et troublaient son recueillement de l'autre.

Cet historien ajoute qu'en quittant la supériorité il établit pour son successeur en sa place un frère qu'il avait nommé Georges, qui était un solitaire de la même montagne du Sinaï. Ce qui nous découvre encore un merveilleux amour de la solitude en saint Jean Climaque, puisqu'il avait toujours vécu seul dans sa cellule jusqu'à ce que le solitaire nommé Moïse le forçât à le recevoir avec lui, et qu'il se tint toujours séparé de son propre frère, tant cette âme était morte, non seulement au monde, mais à soi-même, et détachée des plus naturelles et des plus tendres affections.

Et ce détachement parait avoir été encore plus grand en ce que cet abbé Georges, son frère, était un saint comme lui, et selon l'apparence son aîné. Car un historien grec qui vivait alors, et qui a parlé des hommes illustres du Sinaï, parle de Georges comme d'un anachorète qui avait passé soixante et dix ans dans cette montagne qui montre qu'il pouvait être encore plus vieux que saint Jean Climaque. Et il en parle comme d'un prophète, ainsi que nous le verrons ci-après.

Lorsque saint Jean Climaque approcha des dernières heures de la vie, son frère le vint visiter, et lui dit tout fondant en larmes : « Quoi, mon frère, me laissez-vous ainsi après vous, sans secours et sans assistance ?J'avais demandé à Dieu que vous m'envoyassiez à lui avant que d'y aller vous-même, parce que je ne puis pas gouverner cette sainte famille sans vous. Et je suis aujourd'hui si malheureux de vous voir partir avant moi ! » A quoi le saint répondit qu'il ne s'affligeât point, et que s'il pouvait quelque chose près de Dieu il ne le laisserait pas un an dans le monde, mais l'attirerait à lui avant la fin de l'année. Ce qui arriva ponctuellement. Car l'abbé Georges partit de ce monde dix mois après, reconnaissant par sa propre expérience, combien était grand le mérite de son frère devant Dieu, et combien l'amitié d'un saint qui est dans le ciel peut servir à ceux qu'il a laissée sur la terre, pour les faire entrer plus tôt dans la jouissance de la même gloire.

Mais il arriva une chose remarquable à cet abbé quatre mois depuis la mort de son frère. C'est que Dieu l'éclaira de la lumière de prophétie, et lui fit voir que le bienheureux Pierre, patriarche de Jérusalem, et lui, partiraient du monde ensemble dans six mois : ce qu'il jugea si certain qu'il en donna avis à ce patriarche, lequel mourut en ce même temps aussi bien que lui, selon que Dieu le lui avait révélé. (Introd. ad Clim. P. G., 88, 610.)

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