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Werke Wüstenväter Les pères du désert
CHAPITRE VIII. CONTEMPLATION
III. — L'art de prier.

Prière vécue.

Continuons à montrer la parenté des directions suivies aujourd'hui avec l'enseignement des primitifs.

Une disposition requise habituellement, qui est plus nécessaire à l'entrée de l'oraison et qui doit alors s'exprimer par les paroles ou l'attitude, c'est le sentiment de son indigence, l'aveu même d'impuissance et l'humble demande du secours nécessaire.

Est-ce autre chose que la pauvreté spirituelle de Cassien?

Autre conseil de saint Ignace : ne pas considérer les mystères dans le lointain de l'histoire ou d'un symbole de foi, mais s'en approcher, se faire comme témoin et même prendre part à l'action. N'est-ce pas ce que conseillait Isaac « que nous n'écoutions pas seulement ce que les personnes disent, mais que nous le voyions de nos yeux et le bouchions de nos mains »

Que l'âme donc s'attache sans cesse à cette parole, jusqu'à ce que par la méditation continuelle qu'elle en fera, elle devienne assez forte pour rejeter loin d'elle cette abondance de pensées, et y renoncer comme à des richesses intérieures et spirituelles, qui sont comprises dans ce renoncement qu'elle a fait à tout, afin que, se renfermant comme dans la pauvreté de ce verset, elle puisse aisément arriver à cette première des béatitudes évangéliques : « Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le Royaume du ciel est à eux. » C'est en cette manière qu'un homme devenant excellemment et spirituellement pauvre, accomplira cette parole du prophète « Le pauvre et l'indigent, Seigneur, loueront votre nom »; et en effet quelle pauvreté peut être plus grande et plus sainte que la pauvreté de celui qui reconnaissant qu'il u'a rien de lui, espère chaque jour de la libéralité d'autrui, ce qui lui est nécessaire pour vivre, et qui, campus unit que sa vie et sa subsistance dépendent à tous moments de la seule bonté de Dieu, qui la soutient, fait profession d'être un de ces misérables pauvres, et lui crie sincèrement tous les jours : « Pour moi mon Dieu, je suis un mendiant et un pauvre, mou Dieu assistez-moi! »

Le moine qui se maintient dans sa simplicité et son innocence se nourrira des mystères les plus sublimes, et s'étant par la force et par le sue de cette divine nourriture, transformé dans toutes les affections qui sont exprimées dans les psaumes, il en recevra toutes les impressions,et les récitera, non plus comme ayant été composées par un prophète, mais comme s'il, les composait lui-même, et qu'il offrît à Dieu sa propre prière, avec une profonde contrition de coeur, ou qu'au moins il crût ces psaumes faite exprès pour lui en particulier, et reconnût clairement que toutes les vérités qui y sont enfermées n'ont pas seulement été accomplies en David, mais qu'elles s'accomplissent encore, et se vérifient tous les jours eu sa propre personne.

Car nous comprenons tout autrement l'Ecriture Sainte, et nous pénétrons pour dire ainsi jusque dans ce qu'elle enferme , de plus intérieur et de plus secret, lorsque notre propre expérience non seulement connaît, mais prévient même tout ce qu'elle dit, et que le sens de ses mystères et de ses énigmes nous est découvert plutôt par ce que nous sentons nous-mêmes, que par tout ce que les hommes nous en peuvent dire. Car passant dans le même mouvement et dans la même impression qui ont fait autrefois composer un psaume, nous en redevenons comme les auteurs, nous le prévenons plutôt que nous ne le suivons. Nous comprenons ce qu'il dit, plutôt par le coeur que par l'esprit. Nous ne faisons plus presque que nous souvenir en le méditant, de ce qui se passe tous les jours, ou s'est passé en nous par l'artifice des démons; et nous nous rappelons dans la mémoire en les récitant, ou les maux que notre négligence nous a faits ou les biens que notre vigilance nous a acquis, ce que Dieu nous a donné par sa bonté, ce que le démon nous a ravi par sa malice, ce que notre oubli nous a dérobé, ce que notre fragilité nous a fait perdre, et ce que notre ignorance et notre peu de lumière nous a fait omettre.

Car nous trouvons toutes ces diverses affections exprimées clairement dans les psaumes, afin qu'y contemplant comme dans un miroir très pur toutes les choses qui nous arrivent, nous les puissions mieux reconnaître, et qu'ainsi ayant en quelque sorte fait naître les affections même, et les mouvements que nous sentons, nous n'écoutions pas seulement ce que ces psaumes disent, mais que nous le voyions des yeux, et le touchions comme des mains, que nous ne le regardions plus seulement comme des paroles dont nous avons chargé notre mémoire, mais comme des mouvements qui nous sont devenus naturels, et que nous les prononcions avec un profond sentiment du coeur, en pénétrant toujours le sens, non par la suite du texte, mais par la lumière de notre propre expérience. C'est le moyen d'arriver à cette haute perfection de la prière que nous avons représenté dans notre dernière conférence, autant que Dieu a daigné de nous en donner la forme, où l'esprit n'est plus occupé d'aucune image ou d'aucun fantôme, où il ne se sert même d'aucune parole ni d'aucun usage de la voix, mais se laisse aller à un transport, à des ardeurs et des mouvements qui ne se peuvent exprimer, où se sentant emporté hors de lui-même, et entraîné au-dessus de ses sens et de toutes les choses visibles, il n'offre plus ses prières à Dieu que par des soupirs et des gémissements ineffables. (Coll., X, 11. P. L., 49, 836.)

Rapprochez encore de la direction donnée par saint Ignace le conseil de Climaque : « Consolé par une parole, arrêtez-vous y sans passer outre. »

Ne faites pas de longs discours en parlant à Dieu, de peur que cette vaine recherche de paroles étudiées et inutiles ne dissipe l'attention de votre esprit, qui ne doit être attaché qu'à la vie de ce grand et divin objet. Une seule parole du publicain attira sur lui la miséricorde de Dieu. Et une seule parole pleine de foi sauva le larron. Les longs discours remplissent d'ordinaire de vaines images l'esprit de celui qui prie et confondent sen attention au lieu que peu de mots sont capables de la recueillir.

Lorsque vous vous sentirez tout consolé et tout attendri par quelque parole que vous réciterez dans vos prières, arrêtez-vous-y sets passer outre, puisque c'est une marque assurée que ,notre ange gardien prie avec nous. (Clim., XXXVIII, 14, 15. P. G., 88, 1131.)

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