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Werke Wüstenväter Les pères du désert
CHAPITRE II LA LUTTE
III. La Grâce.

La grâce et la prière, cercle mystétieux.

La grâce nous fait prier, la prière obtient la grâce. Ces deux affirmations ne se contredisent pas.

Lorsque le feu du ciel (qui est la grâce) descend dans l'âme, il l'échauffe et par sa chaleur divine il y forme et allume la prière, laquelle étant allumée et s'élevant jusqu'au ciel, elle en fait descendre de nouveau ce même feu céleste dans notre âme, comme il arriva le jour de la Pentecôte. (Clim., XXVIII, 49. P. G., 88, 1137.)

« Demandez la grâce ! demandez la foi ! » C'est le conseil donné à ceux qui se plaignent de manquer de lumière ou de force. « Mais, pourrait-on objecter, si je puis prier sans la grâce, j'ai déjà en priant la grâce que je demandé. » Il n'est pas difficile au théologien de donner la réplique pertinente, mais celui qui arguerait ainsi d'un prétendu cercle vicieux, montrerait qu'il se défend contre l'effort qui lui est demandé ; il aurait surtout besoin d'un rappel à la simplicité, à la parfaite droiture dans la marche vers le bien et la lumière, à la vraie philosophie pratique qui trouve la vérité par la vertu.

La nécessité continuelle du secours divin est proclamée par la prière continuelle : « Deus in adjutorium! »

L'objet donc que vous devez continuellement proposer pour vous tenir toujours dans la présence et dans le souvenir de Dieu, est le verset des Psaumes : « Mon Dieu, venez à mon aide ; hâtez-vous, Seigneur, de me secourir !» Ce n'est pas sans grande raison que ce verset a été choisi particulièrement de toute l'Écriture Sainte. Car il est propre pour marquer toutes les affections et les dispositions différentes dont notre âme est susceptible, et il convient admirablement à tous les états et à toutes les tentations différentes auxquelles nous sommes exposés en cette vie. On y voit l'invocation de Dieu contre toutes sortes de dangers, l'humilité d'une sincère confession, la vigilance que produit une frayeur et une crainte continuelle, la considération de notre fragilité, l'espérance d'être exaucé et une confiance toute chrétienne en la bonté de Dieu, qui est toujours prêt à nous secourir. Car celui qui invoque sans cesse son protecteur se rend dès là un témoignage assuré qu'il lui est toujours présent. Enfin on y voit le feu d'un amour divin, une humble appréhension des pièges qui nous environnent, une crainte des ennemis qui nous assiègent nuit et jour, dont l'âme reconnaît qu'elle ne se peut délivrer que par le secours de celui qu'elle invoque.

Ce verset est un mur invincible, et pour me servir des termes de l'Écriture, une cuirasse et un bouclier impénétrables pour tous ceux qui sont tourmentés des démons. Celui qui est dans la paresse ou dams la tristesse et l'ennui et qui est accablé de chagrin, trouve dans ces paroles un remède salutaire en y considérant que celui qu'il invoque est témoin de tous ses combats et qu'il ne s'éloigne jamais de ceux qui le prient avec une humble confiance. Lorsque tout nous semble réussir heureusement pour notre salut et que notre coeur est dans une pleine joie, ces paroles saintes nous avertissent de ne nous pas élever et de ne nous point enfler d'un bonheur, que nous protestons que Dieu seul peut conserver comme c'est lui seul qui le donne, en le priant non seulement de nous aider mais de se huer mètre de le faire. Ainsi, dans quelque nécessité que nous nous trouvions, cette prière nous sera toujours très avantageuse et même nécessaire. Car celui qui désire que Dieu l'aide toujours et le secoure en toutes rencontres, lui témoigne assez comme ce secours lui est nécessaire, non seulement dans l'adversité mais dans la prospérité rhème, afin qu'il le délivre de la première, et qu'il le conserve dans la seconde, étant très persuadé que la faiblesse de l'homme ne peut subsister sans Dieu hi dans les biens ni dans les maux de cette vie.

Je me trouverai quelquefois attaqué de la gourmandise, je désirerai dans le désert des viandes que le désert ne produit point, et dans les plus affreuses solitudes je sentirai l'odeur des viandes les plus délicates qui se servent sur la table des rois; je verrai même que je suis entraîné à en désirer dé semblables, que puis-je mieux faire alors que de dire : « Mon bleu, venez à mon aide... » Je serai d'autres fois tenté de prévenir l'heure du repas, et je sens mon coeur percé de douleur dans la violence qu'il me faut faire pour ne pas passer les bornes ordinaires clans le manger, que puis-je faire dans cette peine que de crier avec larmes et gémissements : « Mon Dieu, venez à mon aide... » Les révoltes de la chair n'obligeront quelquefois à des jeûnes plus sévères et à une abstinence plus rigoureuse qu'à l'ordinaire, mais la faiblesse de mon estomac ne me le permettra pas. Que me reste-t-il alors pour être ferme dans ma première résolution, ou pour obtenir au moins que ces ardeurs de la chair se passent sans ce remède violent d'une abstinence si rude, sinon de prier avec ardeur : « Mon Dieu, venez à mon aide... »

Quelquefois lorsque pour arrêter mon coeur qui se dissipe, je voudrai m'appliquer à la lecture, je sentirai un mal de tête qui m'empêchera de passer outre, ou le sommeil m'accablera, et je serai pressé de dormir dès les neuf heures du matin; si je lève la tête pour me forcer de lire, elle retombera aussitôt sur mon livre, je passerai ou je préviendrai le temps destiné au repos; la violence du sommeil que je ne puis vaincre me fera entrecouper les psaumes et les prières solennelles de nos assemblées. Que ferai-je en cet état, sinon de crier à Dieu du fond du coeur : « O Dieu, venez à mon aide... »

Quelquefois la vaine gloire et l'orgueil tâcheront de m'élever, et je sentirai dans mon esprit quelque secrète complaisance, en pensant à la tiédeur et à la négligence de mes frères ; comment puis-je repousser une tentation si dangereuse, que de dire avec une grande contrition de coeur : « O Dieu, venez à mon aide... » Si je vois que la miséricorde de Dieu a abaissé mon orgueil, et qu'il m'ait fait par une continuelle componction de coeur, acquérir le précieux trésor d'une simplicité et d'une humilité chrétiennes, de quel moyen me servirai-je pour empêcher que cet orgueil ne me terrasse plus, que la main du pécheur ne vienne plus m'ébranler, et que l'élèvement qui naît même de cette victoire ne me fasse une plaie bien plus mortelle, sinon de crier de tout mon coeur : « O Dieu, venez à mon aide... »

Que le sommeil tous les jours vous ferme les yeux dans la considération de ces paroles saintes, jusqu'à ce que votre âme en soit tellement possédée, qu'elle s'en souvienne même pendant la nuit. Que ce soit la première chose qui avant toute autre pensée vous vienne dans l'esprit le matin à votre réveil. Qu'elle vous fasse en sortant du lit mettre les genoux en terre, et vous conduise ensuite d'action en action dans tout le cours de la journée. Enfin, qu'à toute heure et en tout temps ce verset vous accompagne partout. (Coll., X, 9. P. L., 49, 832.)

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