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Werke Wüstenväter Les pères du désert
CHAPITRE IV. RIGUEURS CORPORELLES

Les relations entre l'âme et le corps.

« Je meurtris mon corps et je le traite en esclave. » Cassien part de l'exemple de saint Paul. Dorothée commente ce verset à sa manière. Il donne le mot d'ordre de l'ascèse : « Le corps, voilà l'ennemi ! »

Il faut donc d'abord par la domination sur la chair prouver notre qualité d'homme libre. Celui en effet qui est vaincu par un autre est son esclave. Et quiconque pèche est l'esclave du péché. Lorsque le président de la lutte aura constaté que nous n'avons pas de tache de concupiscence honteuse, et qu'il aura jugé que nous n'étions pas indignes de ces luttes olympiques contre les vices, alors nous pourrons nous mesurer avec nos concurrents, c'est-à-dire la concupiscence de la chair et les mouvements désordonnés de l'âme. Car il est impossible à celui qui se rassasie pleinement, de soutenir les combats de l'homme intérieur; et celui qui est abattu dans une rencontre peu importante n'est pas digne de combattre dans une guerre plus dure. Tâchons de nous en dégager le plus vite possible, puisqu'elles nous détournent de notre sainte entreprise. En effet nous ne pourrons pas mépriser les attraits de ces mets, si notre âme vouée à la contemplation céleste, ne trouve plutôt sa délectation dans l'amour des vertus et le goût des choses célestes. (Inst., V, 13. P. L., 49, 228.)

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Écoute l'athlète du Christ qui observe les lois du combat : « Pour moi, dit-il, je cours, non pas comme à l'aventure, je frappe, non pas comme si je battais l'air; mais je meurtris mon corps et le traite en esclave, de peur qu'après avoir servi aux autres de héraut, je ne sois moi-même exclu de la palme. »

Vous voyez comment il a choisi son corps comme le terrain des luttes et comme une position très sûre; comment il voit le succès dans le traitement rigoureux de la chair et dans la soumission du corps. Il ne court pas à l'aventure, celui qui ayant les yeux vers la Jérusalem céleste, fixe le but vers lequel il dirige sa course rapide sans déviation. Il ne court pas à l'aventure, celui qui oubliant ce qui est derrière lui, tend tous ses nerfs vers ce qui est devant lui, vers la palme qui lui est destinée en Dieu par le Christ Jésus. (Inst., V, 17. P.L., 49, 232.).

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Isidore voyant que ma bouillante jeunesse n'avait pas tant besoin de sermons que de rude exercice, m'emmena, comme un habile dompteur de poulains, à cinq milles d'Alexandrie, dans le lieu appelé le pays des hermites et il me remit entre les mains d'un nommé Dorothée, qui était Thébain de nation, si exercé dans les travaux de la vie solitaire qu'il y avait déjà soixante ans qu'il demeurait dans une caverne. Et parce qu'il savait que ce bon vieillard menait une vie très austère, il m'ordonna de passer trois ans avec lui pour apprendre à dompter mes passions, et puis de le retourner trouver afin de m'instruire dans le reste de la conduite spirituelle. Mais étant tombé dans une grande maladie, je ne pus accomplir ce terme de trois années, et fus contraint de me retirer avant qu'elles fussent finies.

La manière de vivre de ce saint était extrêmement dure et difficile à supporter. Durant tout le jour, et même durant la plus grande chaleur du midi, il ramassait des pierres dans le désert qui est le long de la mer, dont il bâtissait des cellules pour ceux qui n'en pouvaient pas bâtir; et il en faisait ainsi une tous les ans. Sur ce que je lui disais un jour : « A quoi pensez-vous, mon père, étant dans une si grande vieillesse, de tuer ainsi votre corps par des chaleurs insupportables? » Il me répondit : « Je le veux tuer, puisqu'il me tue. » Il ne mangeait par jour que six onces de pain avec une petite poignée d'herbes, et ne buvait qu'un peu d'eau. Je prends Dieu à témoin que je ne lui ai jamais vu étendre les pieds, ni s'être mis sur le lit pour y dormir; mais étant assis il passait toute la nuit à faire des cordes avec de l'écorce de palmier pour gagner sa vie. Et sur ce qui me vint en l'esprit que ce n'était que lorsque j'étais présent, qu'il vivait dans une si extrême austérité, je m'informai de plusieurs qui avaient été ses disciples et qui vivaient séparés de lui dans une très grande vertu, s'il en avait toujours usé de la sorte; à quoi ils me répondirent que depuis sa première jeunesse il avait ainsi continuellement vécu, n'ayant jamais pris de temps pour dormir; mais sommeillant seulement quelquefois ou en travaillant ou en mangeant, en sorte que quand il voulait manger on voyait souvent le pain lui tomber de la bouche, tant il était accablé d'envie de dormir. Une fois, l'ayant contraint de se coucher pour un peu de temps sur une natte de jonc, il me dit, comme m'en sachant mauvais gré : « Lorsque vous persuaderez aux anges de dormir, vous pourrez aussi le persuader à ceux qui veulent s'avancer dans la vertu. » (Héracl., 1. P. L., 74, 252.)

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