• Start
  • Werke
  • Einführung Anleitung Mitarbeit Sponsoren / Mitarbeiter Copyrights Kontakt Impressum
Bibliothek der Kirchenväter
Suche
DE EN FR
Werke Wüstenväter Les pères du désert
CHAPITRE V. L'ASCÈSE INTIME
I. — Orgueil et vaine gloire.

La vertu se cache.

Les saints ne s'en tiennent pas à la considération de leur néant; ils prennent l'offensive, ils sont adroits à cacher leurs pratiques vertueuses et leurs miracles, ils acceptent qu'on se méprenne sur leurs intentions, ils vont jusqu'à feindre et à se faire passer pour gourmands ou vaniteux, ils s'exposent à la perte de leur réputation.

Employons toutes nos forces, je ne dis pas pour nous défendre seulement de nos ennemis spirituels, mais pour les attaquer et leur faire une guerre ouverte, car celui qui se contente de résister aux démons, tantôt les blesse et tantôt en est blessé; au lieu que celui qui leur fait une guerre ouverte, les poursuit à toute outrance. N'oublions pas que nous faisons au-tant de blessures au démon, que nous remportons de victoires sur nos mauvais penchants et qu'en agissant toujours comme si nous étions exposés à leur violence, nous usons d'une pieuse ruse qui déconcerte notre ennemi et nous rend invincibles. Un jour, un frère craignant Dieu avait été ignominieusement traité; cependant il n'en ressentit ni trouble, ni émotion, et s'offrit tout entier au Seigneur dans le secret de son coeur. N'importe, il se mit à pleurer et à se plaindre des outrages qu'il avait reçus, et par cette démonstration il cacha la parfaite tranquillité dont il jouissait au fond de son âme.

Un autre religieux qui se jugeait réellement indigne d'avoir une des premières places dans la communauté, feignit de la désirer avec passion. (Clim., XXVI, 138-140. P. G., 88, 1064.)

*

  • *

Un autre solitaire à qui on avait apporté dès le point du jour une grappe de raisin, ne vit pas plutôt partir celui qui la lui avait donnée, qu'il la dévora tout d'un coup avec une extrême avidité, mais qui n'était qu'apparente, affectant par là de passer pour intempérant aux yeux des démons.

Un autre ayant perdu quelques dattes, feignit durant tout le jour d'en être affligé. Mais ceux qui veulent agir de la sorte, doivent user, en ces rencontres, d'une grande circonspection, de peur qu'en voulant jouer les démons, ils ne deviennent eux-mêmes le jouet de ces démons. Car il faut qu'on puisse dire de ces personnes sages et pieuses ce que dit l'Apôtre : Que ce sont des trompeurs, mais qu'ils sont éclairés de la lumière de la vérité dans leurs saintes tromperies. (Clim., XXVI, 142, 143. P. G., 88, 1064.)

*

  • *

Voici les questions1 que Fauste et Timothée, diacres de l'Eglise d'Alexandrie, posèrent au saint Horsisius, l'archimandrite, sur le bateau lorsqu'ils allaient à Alexandrie...

Timothée : « Nous avons entendu dire que le vieillard Pacôme a fait beaucoup de miracles. »

Horsisius : « S'il les faisait, il cachait à tout le monde qu'ils se faisaient par lui. Car mon père Théodore disait : Si on lui amenait quelqu'un qui avait un démon et si on le priait (d'intervenir) pour cet homme, d'ordinaire il n'y consentait pas. Si on l'attendait à la porte et si l'on se jetait à ses pieds, il faisait comme s'il était en colère contre eux, et il frappait l'homme, comme s'il voulait le chasser, et il le guérissait ainsi. »

Fauste : « J'ai entendu dire qu'il ne se mettait jamais en colère. »

Horsisius : « C'était un doux à l'égard de quiconque se présentait à lui. Car quand un homme se présentait à lui, le Seigneur lui révélait ses actions, et lui faisait connaître si c'était un juste ou un méchant. Si c'était un pécheur, il (Pacôme) sentait l'infection de ses péchés; mais si c'était un juste, il sentait le parfum de ses actions. Cependant il était très doux à l'égard des pécheurs pour les amener à s'appliquer au bien. Mais si l'un de ses fils retombait à mal faire, pendant qu'il l'instruisait, après le blâme, il lui ôtait l'habit (monacal) et le chassait loin des frères. »


  1. Ces propos échangés entre Horsisius et les diacres d'Alexandrie, tandis qu'ils descendent le Nil, ont été conservés par un papyrus. (Cfr. Der Papyruscodex von. VI-VII der Philippsbibliothek.., herausgegeben von. W. E. Crum... Strasbourg, 1916, p. 73.) Ce document qui nous fait saisir sur le vif les pensées et les préoccupations des milieux égyptiens donne une idée des lumières sur la vie des moines qu'on peut attendre de la publication d'autres papyrus. ↩

pattern
  Drucken   Fehler melden
  • Text anzeigen
  • Bibliographische Angabe
  • Scans dieser Version
Download
  • docxDOCX (307.07 kB)
  • epubEPUB (288.23 kB)
  • pdfPDF (1.02 MB)
  • rtfRTF (0.96 MB)
Übersetzungen dieses Werks
Les pères du désert
Kommentare zu diesem Werk
Introduction dans les pères du désert

Inhaltsangabe

Theologische Fakultät, Patristik und Geschichte der alten Kirche
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Impressum
Datenschutzerklärung