V. 24 et 25.
« J'ai tenté tout pour acquérir la sagesse. J'ai dit en moi-même : Je deviendrai sage ; et la sagesse s'est retirée loin de moi encore beaucoup plus qu'elle n'était. Oh! combien sa profondeur est-elle grande ! et qui la pourra sonder? »
L'auteur de ce livre nous assure en cet endroit ce qui est confirmé dans les livres des Rois, c'est-à-dire qu'il s'était appliqué plus que personne à acquérir la sagesse, et qu'il n'avait rien oublié pour s'en rendre enfin le possesseur ; mais quelque recherche qu'il en eût faite, il n'avait jamais pu la découvrir ni la posséder parfaitement. Il se considérait, après tant de vains efforts, comme un homme qui est environné des ténèbres de l'ignorance, et qui est enseveli dans des nuages épais et dans le centre de l’obscurité même.
C'est aussi ce qui arrive ordinairement à ceux qui sont habiles dans la connaissance des livres sacrés : plus ils acquièrent de lumières par le progrès qu'ils font chaque jour dans cette étude sainte, plus ils découvrent de profondeurs et de difficultés insurmontables. Ils reconnaissent alors que la connaissance parfaite de la sagesse n'est point de cette vie ; que nous ne la contemplerons à découvert et sans aucun voile que quand nous verrons Dieu face à face. Ainsi il faut qu'ils avouent avec l'Apôtre que dans ce monde on ne peut voir les choses divines que comme dans un miroir et dans des figures énigmatiques.