V. 10
« Est-il quelque chose de laquelle on puisse dire : Voyez, c'est une nouveauté? Tout cela a déjà paru dans les siècles qui nous ont précédés.» Symmaque a traduit cet endroit avec plus de clarté lorsqu'il a dit : « Croyez-vous qu'il y ait quelqu’un qui puisse dire : Regardez, voilà une chose nouvelle? Mais texte nouveauté a déjà paru dans le siècle passé. » Ceci s'accorde parfaitement avec ce qui est dit dans le verset précédent, où l'Ecclésiaste assure qu'il n'arrive rien de nouveau dans le monde, qu'il n'y a point d'homme existant aujourd'hui qui puisse nous dire : Voyez, ce que je vous montre est une chose nouvelle, puisque tout ce qu'il saurait nous montrer a déjà paru dans les siècles passés. Qu'on ne croie point cependant que les miracles, les prodiges et beaucoup d'autres choses nouvelles et extraordinaires, qui arrivent tous les jours par la volonté de Dieu, aient déjà été dans les siècles passés. Ce sentiment nous ferait tomber dans les erreurs d'Epicure, qui a prétendu établir de continuelles révolutions périodiques, après lesquelles on voyait les mêmes choses dans le monde, faites dans les mêmes lieux et par les mêmes personnes. Si cela avait lieu, nous serions obligés de dire que Judas a trahi plusieurs fois le Sauveur du monde , et que Jésus-Christ est mort fort souvent pour nous. Il faut donc dire, pour ne pas suivre ces erreurs grossières des épieu riens, que les choses futures ont déjà été dans les siècles passés, à cause qu'elles étaient dans la prescience et dans la prédestination de Dieu; car ceux que Dieu a choisis; et prédestinés en Jésus-Christ avant la création du monde ont été en lui dans les siècles passés : Qui enim electi sunt in Christo ante constitutionem mundi, in prioribus saeculis jam fuerunt.