L'obéissance au premier signal.
Aussitôt que ces bienheureux solitaires étant dans leurs cellules appliqués à la prière et à la méditation, entendent le signal de celui qui frappe à leur porte, pour les appeler à l'office, ou à quelque ouvrage des mains, chacun se hâte de sortir de sa cellule, avec tant de promptitude que celui qui écrivait, n'ose pas même finir la lettre qu'il avait déjà à moitié formée lorsqu'on l'est venu avertir. Il court promptement au moment même qu'il entend ce signal, sans qu'il ose différer seulement autant de temps qu'il en faudrait pour achever une lettre à demi marquée.
Il en laisse le trait imparfait, et il ne pense pas tant à avancer ou à finir bientôt son ouvrage, qu'à pratiquer la vertu de l'obéissance, que ces saints hommes préfèrent à l'ouvrage des mains, à la lecture, au silence, au repos de la cellule, et généralement à toutes les autres vertus. Ils sont très contents de souffrir toutes sortes de désavantages dans le reste, pourvu qu'ils ne blessent point cette excellente vertu dont ils font toutes leurs délices. (Inst., IV, 12. P. L., 49, 164.)