II. — La pratique,
Dans les gens qu'il rencontre eu bourg lorsqu'il va vendre ses corbeilles, dans les cultivateurs chez qui il fait la moisson, comme dans les curieux qui pénètrent jūsqu'à sa grotte, le moine reconnaît Jésus-Christ qui lui demande secours et protection. Il n'est pas déconcerté si l'intérêt du prochain lui demande une exception à ses habitudes sévères.
Paphnuce qui a depuis des années renoncé au vin se soumet à la fantaisie d'un chef de brigands et trinque avec la troupe. Ephrem quitte les joies de la contemplation et devient la providence de la ville d'Edesse affamée.
Voici le bon Israélite venu sur le tard parmi les spirituels, après des années données au négoce, un certain Apollon incapable d'étude, dormant aux conférences. Il monte une petite pharmacie, il fait le tour des cellules, découvre et soulage les malades, c'est la soeur visiteuse de la paroisse monastique de Nitrie.
Les détails héroïques des vies qui se dépensent dans les hospices de Saint-Jean-de-Dieu nous les trouvons déjà racontés dans la notice d'Euloge, avec la description des accès de démence de son malade.
La patience de cette dame d'Alexandrie, dont Athanase n'avait pas deviné la haute vertu, peut être donné en exemple aux religieuses qui se donnent au service des pauvres ou des vieillards, dépouillés même des noms qui feraient connaître leur origine.
Discrétion et charité sont connexes. D'art de la direction ne sera pas donné à un homme qui ne sait pas pénétrer les coeurs. Pacôme, le maître du discernement, rayonne de tendre, active, compatissante charité. Il prend sur lui les charges, trop lourdes pour les épaules de ses inférieurs. On le sait accessible à toutes les confidences et à toutes les plaintes. Vous avez entendu déjà l'apostrophe naïve du novice, lorsqu'il vient visiter le monastère : « Depuis que vous êtes parti, on ne nous a rien servi de cuit ! » Cette confiance nous éclaire sur la condescendante sollicitude du fondateur de Tabenne.