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Works Desert Fathers Les pères du désert
CHAPITRE VII. CHARITÉ

III. — Fioretti.

Les leçons les plus suavement persuasives nous viennent de ces ennemis de la chair dont l'intransigeance nous scandalise. Nous ne voulons pas comprendre que le grand ennemi de la charité étant l'amour de nos aises et la recherche de notre satisfaction, celui qui a l'habitus de chercher ce qui le contrarie, ouvrira facilement les yeux sur les besoins du prochain et sera tout prêt au sacrifice que celui-ci attend. Et nous sommes surpris de ces menus gestes des géants de l'ascèse comme à la découverte de la flore du désert, mignonnes feuilles, pétales de miniature qui tirent sève et couleur du sol aride et des rochers brûlés par l'implacable soleil, douces teintes des fleurs de chardon, souriant parmi ces épines qui sont le pâturage des chameaux.

La compassion de Macaire pour la hyène et son petit aveugle, la peau de brebis dont elle lui fait présent, que Macaire transmet à Mélanie paraissent des traits empruntés aux fioretti1.

De la cellule de Macaire d'Alexandrie part la grappe de raisin qui fait le tour des habitations de Scété.

Nous reconnaissons la sagesse et la rectitude de leurs vues sur le but à atteindre, la hiérarchie des vertus et la priorité des dettes de charité. Les violences qu'on se fait à soi-même ne doivent pas blesser, ni, même par ricochet, atteindre le prochain. On rompt le jeûne, on va contre une habitude de privations qui est devenue chère, pour tenir compagnie à un hôte. Cassien nous fait remarquer que, les Syriens n'étaient pas fidèles à cette coutume d'Egypte. Un moine sait dissimuler ses privations pour mettre à l'aise ses convives. « C'est la sixième fois que je me mets à table aujourd'hui pour recevoir divers frères et j'ai encore appétit. »

La marque de la parfaite charité est qu'elle se dérobe et s'ignore. Plus encore que par les petites attentions et les prévenances ingénieuses, nous sommes gagnés à l'admiration affectueuse des maîtres par leurs aimables tromperies, leurs bienfaits cachés, leur souci de ne pas faire d'obligés, d'épargner aux frères la pensée qu'ils sont à charge.

Nous lions ce dernier bouquet sur le parallèle fait à deux reprises entre la constance d'une âme tendue vers la lutte continuelle et l'imperturbable bonté d'un coeur qui s'est fait inaccessible à l'impatience. « Depuis que j'ai pris cet habit je n'ai jamais mangé de viande », dit Hilarion. — « Pour moi, dit Epiphane, je ne me suis jamais endormi gardant un sentiment d'aversion. »


  1. Cfr. Introduction, p. XXXIII. ↩

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