Pratique du zèle apostolique. Pacôme.
Voyant que quelques pauvres gens des lieux voisins qui passaient leur vie à paître des troupeaux, ne participaient point aux sacrements de Jésus-Christ, et étaient privés du bonheur d'entendre l'Écriture Sainte qu'on lit partout solennellement le samedi et le dimanche, il fit résoudre à saint Aprion évêque de Tantyre, de bâtir dans leur bourg qui était presque désert, une église où ils pussent s'assembler, pour y être rendus participants des divins mystères. Ce qui ayant été exécuté, et n'y ayant point encore d'ecclésiastiques ordonnés pour y faire l'office, ni de lecteurs, il venait dans l'église accompagné de ses solitaires, à l'heure que -le peuple s'y était assemblé, et leur lisait l'Ecriture Sainte. Ce qu'il continua toujours depuis, lorsque le prêtre était absent, et il s'acquittait avec tant de joie de cette charge, et avait les yeux du corps et de l'esprit si attentifs à ce qu'il lisait, qu'il paraissait plutôt un ange qu'un homme. Plusieurs touchés de l'admiration de sa vertu, renoncèrent à l'idolâtrie pour se faire chrétiens. Car il avait une charité si parfaite et une compassion si grande pour le prochain, que lorsqu'il voyait des personnes qui par la tromperie du démon servaient les idoles, au lieu d'adorer le vrai Dieu, il gémissait de leur perte avec une douleur sans pareille, et versait des ruisseaux de larmes pour leur salut. (Vit. Pac., 26. P. L., 73, 246.)