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CHAPITRE VIII. CONTEMPLATION
I. — L'éloge de la prière.

La continuité et la perfection de la prière, but unique du religieux.

Toute la fin d'un solitaire, et sa plus haute perfection; tend à n'interrompre jamais son oraison, et à posséder autant que le peut la faiblesse d'un homme sur la terre une tranquillité immobile dans l'âme, et une inviolable pureté de coeur. C'est ce bien si précieux que nous tâchons de nous procurer par tous les travaux de notre corps et par la contrition de notre esprit. Il y a une liaison réciproque entre ces deux choses qui sont inséparablement unies entre elles. Car tout l'édifice des vertus ne s'élève que pour monter à la perfection de la prière, de même si la prière ne conserve cet édifice, et n'en soutient toutes les parties en les liant et les unissant ensemble, il ne pourra être ferme et solide, ni subsister longtemps sans tomber. Cette prière stable et continuelle ne peut s'acquérir sans ces vertus, et ces vertus qui en sont comme le fondement ne peuvent non plus acquérir sans elle leur dernière perfection. C'est pourquoi nous ne pouvons pas aisément parler de la prière, ni traiter tout d'un coup de sa principale et dernière fin, qui ne s'obtient que par la perfection de tout le reste des vertus, si nous n'examinons auparavant ce qu'elle nous oblige de racheter, ou de rechercher avant qu'elle se forme en nous, et si selon cette parabole de l'Évangile, nous ne supputons exactement tout ce qui est nécessaire pour la construction de cette tour spirituelle si sublime et si élevée.

Mais quoi que nous puissions faire pour bâtir les murailles de cette tour, elles ne pourront soutenir le comble de cet édifice, si avant d'asseoir et de construire cette grande masse de bâtiments, nous ne rejetons tout ce qu'il y a de vicieux dans notre terre, et ne fouillons bien avant dans notre coeur, pour en arracher toutes les tiges des passions et en déterrer toutes les racines mortes, pour bâtir ensuite sur la terre ferme ; ou plutôt si nous n'établissons sur cette pierre évangélique les fondements inébranlables d'une simplicité et d'une humilité chrétienne, qui doivent soutenir cette tour et ce grand édifice des vertus, afin que n'étant plus exposés à tomber, ils puissent s'élever jusque dans le ciel. Celui qui s'appuie sur ce double fondement, méprise toutes les pluies des passions, des torrents impétueux, des persécutions les plus violentes et les tempêtes les plus cruelles des puissances de l'air. Son édifice demeure ferme parmi ces épreuves, et bien loin de tomber en ruine, il n'en reçoit pas même la moindre secousse. (Coll., IX, 1. P. L., 49, 769.)

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L'abbé du monastère qu'Épiphane, évêque de Chypre, de sainte mémoire, avait fondé dans la Palestine, lui ayant mandé que par l'assistance de ses prières, ils avaient soin d'observer leur règle et de dire exactement tous les jours tierce, sexte, none et vêpres, ce saint évêque pour lui faire connaître que cela ne suffisait pas, lui répondit : « Il paraît par ce que vous dites, que vous ne priez point aux autres heures, sans songer que les véritables solitaires doivent prier incessamment, ou louer au moins Dieu dans leur coeur. » (Pélage, XII, 6. P. L., 73, 941.)

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J'ai aussi connu un nommé Adule, lequel étant venu à Jérusalem, entra dans une manière de vie st peu commune, et si extraordinairement austère, qu'elle allait comme au delà des forces humaines, et étonnait de telle sorte les démons mêmes, que les plus cruels d'entre eux n'osaient s'approcher de lui pour le tenter. Ses incroyables travaux et ses veilles le faisaient passer dans l'ōpinion de quelques-uns pour un fantôme. Car, durant le carême; il ne mangeait que de cinq jours en cinq jours; et durant le reste de l'année, que de deux jours en deux jours. Mais ce qu'il y avait de plus extraordinaire dans ses extrêmes austérités, c'est que depuis le soir jusqu'à l'heure que les frères s'assemblent dans les chapelles, il demeurait continuellement debout, à jeun, en chantant et priant sur la montagne des Oliviers, d'où Notre-Seigneur Jésus-Christ monta au ciel, sans que jamais la pluie, ni la grêle l'en pussent faire sortir. Lorsque l'heure de la prière était venue, il allait avec un marteau heurter aux cellules de tous les frères, pour les faire assembler dans les chapelles, où il priait et chantait deux ou trois antiennes avec eux; puis quand le jour s'approchait, il s'en retournait dans sa cellule où se reposant jusqu'à l'heure de tierce, que le chant des psaumes l'éveillait, il en chantait jusqu'au soir. Il était souvent si mouillé que les habits que les frères lui ôtaient pour lui en donner de secs, dégouttaient comme si on les eût trempés dans la rivière. Voilà quelle a été la vertu d'Adole de Tarse, qui passa toute sa vie à Jérusalem où il mourut et fut enterré. (Héracl., 30. P. L., 74, 316.)

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