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Works Desert Fathers Les pères du désert
CHAPITRE III SOLITUDE ET DÉPOUILLEMENT
I. — Solitude.

L'attrait du désert.

« Nous devons choisir les lieux des déserts les moins pourvus de consolations humaines... » (Clim., VII, 101.)

Ainsi pensaient les premiers solitaires de la fameuse vallée de Nitrie. Pour désigner leur solitude nous préférerions au mot de vallée le mot arabe de ouadi qui n'est pas associé à la vue de la verdure ou à une sensation de fraîcheur. Le ouadi de Nitrie n'offrait pas un séjour agréable. Cependant lorsque les moines furent plus nombreux à Nitrie, les plus vertueux se réfugièrent dans le profond silence de Scété et des Cellules, loin des commodités et des soulagements, que l'on trouvait dans une importante agglomération de moines et de pèlerins.

Nous devons choisir pour nous retirer les lieux des déserts les moins pourvus de consolations humaines, les moins exposés à la vaine gloire, les moins célèbres, et les moins célèbres des hommes, autrement nous nous envolerons du monde comme des oiseaux emportant avec nos pussions. (Clim., III, 14. P. L., 88, 666.)

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Le lieu auquel saint Macaire1 demeurait s'appelait Scété. Il est situé dans un très vaste désert, et distant des monastères de Nitrie d'autant de chemin qu'on peut en faire en un jour et une nuit. Il n'y a pas le moindre sentier qui y conduise, ni aucune remarque qu'on puisse faire sur la terre pour y arriver, mais on n'y va qu'en observant le cours des astres. On y trouve rarement de l'eau; et lorsqu'on en rencontre elle est de très mauvaise odeur et sent comme le bitume; mais le goût n'en est pas désagréable. II y a des solitaires d'une éminente perfection, un lieu si épouvantable et si affreux ne pouvant être habité que par des hommes qui embrassent une vie parfaite, et dont le courage et la constance sont à l'épreuve de toutes choses. Ils sont très affectionnés à la charité. (H. M., 19. P. L., 21, 453.)

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Il y a un autre lieu dans le profond du désert, distant d'environ dix milles de Nitrie; lequel porte le nom de Cellules à cause du grand nombre qu'il y en a, dispersées de çà, de là, et toutes séparées les unes des autres. C'est là que se retirent ceux qui, après avoir été instruits dans les choses spirituelles, quittent leur habit, et se résolvent à mener une vie plus solitaire et plus cachée. Car ce désert est très grand, et l'espace qui est entre les cellules est tel, que l'on ne saurait ni se voir, ni même s'entendre.

Il n'y a qu'un solitaire en chaque cellule. Le silence et le repos sont très grands entre eux; et ils se trouvent seulement le samedi et le dimanche tous ensemble dans l'église où ils se voient comme s'ils revenaient du Ciel dans la terre, Que si quelqu'un manque en cette assemblée, ils connaissent par là qu'il faut que quelque indisposition l'ait arrêté dans sa cellule, et tons le vont visiter, non pas ensemble, mais les uns après les autres ; et s'ils ont quelque chose qu'ils jugent lui pouvoir être agréable, ils la lui portent. C'est le seul sujet par lequel on ose troubler leur silence et leur repos ; si ce n'est qu'il y en ait de capables d'instruire les autres par leurs paroles, et de les consoler et fortifier par leurs discours, ainsi que par une huile céleste, de même qu'on huile les athlètes qui vont entrer dans la carrière. Il y en a plusieurs d'entre-eux qui viennent de trois ou quatre milles loin à l'église, tant leurs cellules sont éloignées les unes des autres, et leur charité est si grande, et l'affection qui les unit, non seulement entre eux, mais généralement avec tous les solitaires, est si extrême, qu'ils font le sujet de l'admiration et l'exemple de tout le monde. Que s'ils apprennent que quelqu'un veut demeurer avec eux, chacun lui offre sa cellule. (H. M., 22. P. L., 21, 444).


  1. Le nom de Macaire qui est porté par plusieurs des héros des Vitae Patrum, a été illustré par Macaire l’Égyptien et Macaire l'Alexandrin. Ce dernier est aussi le citadin. Les habitants de la grande ville hellénisée se distinguaient des fellahs de l'intérieur. Cette différence d'origine as semble pas avoir entraîné une différence de doctrine ni même de vie entre les deux Macaires. C'est du citadin que sont rapportées en détail les plus grandes prouesses. De l'Égyptien on a retenu, avec le souvenir de sa vie pénitente, des traits de charité et de douceur. D'autre part l’Alexandrin était plus gai et de conversation plus agréable. Ils ont vécu vers le même temps. L'Égyptien est arrivé au désert vers 330 et l'Alexandrin cinq ans après. ↩

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