1.
Te sachant chrétien depuis de longues années, et, dès tes ancêtres,1 ami de Dieu, je te présente aujourd’hui avec confiance la justification de ma conduite. Si je me sers des paroles du bienheureux Paul, c’est pour m’en faire un intercesseur auprès de toi, n’ignorant pas qu’il est un héraut de la vérité et que tu aimes à entendre ses leçons, très pieux Auguste. Pour ce qui concerne les affaires ecclésiastiques et le complot ourdi contre moi, il suffit à ta Circonspection2 du témoignage souscrit par tant d’évêques;3 il suffit même du repentir d’Ursace et de Valens pour démontrer à tous que rien de ce que l’on avait intenté contre moi n’était vrai. Quel témoignage peut valoir celui qu’ils donnèrent par écrit? « Nous avons menti, disent-ils, nous avons imaginé: tout ce que l’on a dit contre Athanase est plein de calomnie. » A cette éclatante démonstration, ajoute, si tu daignes l’apprendre, que les accusateurs n’ont rien prouvé contre le prêtre Macarios en ma présence, mais qu’en mon absence ils ont fait entre eux ce qu’ils ont voulu. Or, une telle procédure, comme le déclarent la loi divine et nos lois particulières, est absolument sans valeur. Et ainsi, tu le vois, ta Circonspection, amie de la vérité et de Dieu, me trouve à l’abri de tout soupçon et déclare ceux qui furent contre moi des sycophantes.
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Allusion à Constance Chlore, favorable aux chrétiens. ↩
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Ta Circonspection, ta Piété, ton Humanité, comme on dit aujourd’hui, votre Majesté, votre Sainteté. On remarquera qu’Athanase n’emploie pas indifféremment ces formules de politesse. En s’en servant, il fait appel à la vertu qu’elles expriment. ↩
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Les Pères du concile de Sardique. ↩