8.
Mais comme dans des vues de Providence, ainsi que je l'ai dit, et pour notre salut et notre réparation, l'immuable Sagesse de Dieu s'est revêtue, dans-le temps, de notre nature changeante, nous avons, de plus, foi à l'oeuvre temporelle entreprise pour notre bien, et nous croyons en ce Fils de Dieu qui est né par le Saint-Esprit de la vierge Marie. Car, par le don de Dieu, c'est-à-dire par le Saint-Esprit c'est pour nous qu' un Dieu si grand s'est abaissé au point de vouloir bien prendre notre humanité tout entière dans le sein d'une vierge, entrant dans ce corps maternel et en sortant, sans avoir porté atteinte à son intégrité.. Les hérétiques attaquent de mille façons ce mystère opéré dans le temps. Mais quiconque reste fidèle à la foi catholique, en croyant que le Verbe de Dieu a pris l'humanité tout entière, corps, âme, esprit, celui-là est suffisamment protégé contre leurs embûches. En effet, puisque l'Incarnation a notre salut pour but, il faut prendre garde de manquer ce salut, en croyant que quelque partie de notre nature n'a pas été prise par le Christ. Et comme l'homme, à part la forme des membres qui varie suivant l'espèce des êtres animés, ne diffère des brutes que par son âme raisonnable qu'on nomme aussi esprit ; comment serait-il raisonnable de croire que la Sagesse n'ait pris de nous que ce que nous avons de commun avec les animaux, et non ce qui est éclairé parla lumière de la sagesse et ce qui constitue l'homme proprement ?