Edition
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De civitate Dei (CCSL)
Caput XX: An credendum sit quod di boni libentius daemonibus quam hominibus misceantur.
At enim urgens causa et artissima cogit daemones medios inter deos et homines agere, ut ab hominibus adferant desiderata, et a dis referant inpetrata. quaenam tandem ista causa est et quanta necessitas? quia nullus, inquiunt, deus miscetur homini. praeclara igitur sanctitas dei, qui non miscetur homini supplicanti, et miscetur daemoni adroganti; non miscetur homini paenitenti, et miscetur daemoni decipienti; non miscetur homini confugienti ad diuinitatem, et miscetur daemoni fingenti diuinitatem; non miscetur homini petenti indulgentiam, et miscetur daemoni suadenti nequitiam; non miscetur homini per philosophicos libros poetas de bene instituta ciuitate pellenti, et miscetur daemoni a principibus et pontificibus ciuitatis per scaenicos ludos poetarum ludibria requirenti; non miscetur homini deorum crimina fingere prohibenti, et miscetur daemoni se falsis deorum criminibus oblectanti; non miscetur homini magorum scelera iustis legibus punienti, et miscetur daemoni magicas artes docenti et inplenti; non miscetur homini imitationem daemonis fugienti, et miscetur daemoni deceptionem hominis aucupanti.
Traduction
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La cité de dieu
CHAPITRE XX.
S’IL EST CROYABLE QUE DES DIEUX BONS PRÉFÈRENT AVOIR COMMERCE AVEC LES DÉMONS QU’AVEC LES HOMMES.
Il y a, suivant eux, une raison pressante et impérieuse qui fait que les démons sont les médiateurs nécessaires entre les dieux et les hommes. Voyons cette raison, cette prétendue nécessité. C’est, disent-ils, qu’aucun dieu ne communique avec l’homme. Voilà une étrange idée de la sainteté divine ! elle empêche Dieu de communiquer avec l’homme suppliant, et le fait entrer en commerce avec le démon superbe ! Ainsi, Dieu ne communique pas avec l’homme pénitent, et il communique avec le démon séducteur; il ne communique pas avec l’homme qui invoque la Divinité, et il communique avec le démon qui l’usurpe ; il ne communique pas avec l’homme implorant l’indulgence, et il communique avec le démon conseillant l’iniquité ; il ne communique pas avec l’homme qui, éclairé par les livres des philosophes, chasse les poètes d’un Etat bien réglé, et il communique avec le démon, qui exige du sénat et des pontifes qu’on représente sur la scène les folles imaginations des poètes; il ne communique pas avec l’homme qui interdit d’imputer aux dieux des crimes fantastiques, et il communique avec le démon qui se complaît à voir ces crimes donnés en spectacle; il ne communique pas avec l’homme qui (170) punit par de justes lois les pratiques des magiciens, et il communique avec le démon qui enseigne et exerce la magie; il ne communique pas avec l’homme qui fuit les oeuvres des démons, et il communique avec le démon qui tend des pièges à la faiblesse de l’homme.