CHAPITRE III. IL DEMANDE QU'ON LES LUI FASSE CONNAÎTRE.
Bien que ce ne soit pas là de minces motifs pour me rendre ce chapitre suspect de falsification, cependant le plus grave à mes yeux c'est que, en étudiant attentivement, comme je l'ai dit, tous les écrits de Moïse, je n'y ai trouvé aucune prophétie touchant le Christ. Cependant, trouvant en toi un lecteur plus intelligent, j'espère en profiter, y gagner quelque chose; et je te serai reconnaissant, je l'avoue, si tu ne trompes pas, par un sentiment de jalousie, l'espoir d'avancement et d'instruction que m'inspire la confiance avec laquelle tu m'adresses tes reproches; mais que tu me fasses connaître tout ce que les écrits de Moïse renferment sur notre Dieu et Seigneur et qui m'aura peut-être échappé à la lecture. Et ne me dis pas, de grâce, ce que disent ordinairement les ignorants: qu'il suffit, pour croire, que le Christ ait affirmé que Moïse a écrit de lui. Ici, je t'en prie, ne fais pas attention à moi : ma profession m'oblige à croire, et je ne puis me dispenser d'ajouter foi à celui dont j'ai embrassé la doctrine; mais suppose que nous avons affaire à un juif, ou même à un gentil; quand nous leur aurons dit : Moïse a écrit du Christ, et qu'ils nous demanderont des preuves, que leur offrirons-nous ? Nous contenterons-nous de leur dire : Le Christ a dit cela, quand ils ne croient pas au Christ ? Evidemment il faut leur montrer ce que Moïse a écrit.