CHAPITRE XXV. MOÏSE A EU EN VUE LE VRAI CHRIST ET CONDAMNÉ D'AVANCE L'ERREUR DE MANÈS.
Nous croyons donc que tout ce que Moïse a écrit, il l'a écrit en vue du Christ. Nous ne pouvons en donner la démonstration dans cet ouvrage. Mais comme nous nous sommes engagé à traiter les points que Fauste lui-même a choisis dans ses écrits pour les réfuter ou les blâmer, on est en droit d'exiger que nous nous expliquions sur la sentence de mort prononcée par Moïse contre tout prophète ou chef qui tenterait de détourner le peuple de son Dieu ou de violer quelque commandement, et que nous démontrions que son but est de maintenir la foi enseignée dans l'Eglise du Christ. En effet, éclairé par l'Esprit prophétique et par Dieu même qui lui parlait, Moïse prévoyait qu'un jour de nombreux hérétiques se lèveraient pour enseigner diverses erreurs opposées à la doctrine du Christ, et prêcher un Christ quine serait point le vrai Christ Car celui-là est le véritable, qui a été annoncé d'avance par les prophéties de ce même Moïse et des autres saints personnages de cette nation. Or, Moïse condamnait à mort quiconque en prêcherait un autre. Et que fait maintenant la langue de l'Eglise catholique? Ne frappe-t-elle pas du glaive spirituel, de l'épée à deux tranchants des deux Testaments, tous ceux qui veulent nous détourner de notre Dieu ou violer quelqu'un des commandements ? Et parmi eux se trouve au premier rang Manès lui-même, puisque la loi et les Prophètes accablent de leur incontestable vérité l'erreur par laquelle il voudrait nous détourner de notre Dieu, du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, que le Christ présente à nos hommages, et violer les préceptes de la loi où nous reconnaissons que le Christ est prophétisé sous le voile des figures.