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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum Contre Fauste, le manichéen
LIVRE VINGT-DEUXIÈME. LE DIEU DE L’ÉCRITURE.

CHAPITRE XCIII. SENS MYSTIQUE DE LA DESTRUCTION DE CETTE IDOLE.

Mais nous avons besoin d'un examen plus attentif pour pénétrer le sens de ce que Moïse fit d'abord, quand il jeta le veau d'or dans les flammes, le réduisit en cendre, le mêla à de l'eau et le fit boire au peuple. Qu'il ait brisé les tables qu'il avait reçues écrites d u doigt de Dieu, c'est-à-dire par l'opération du Saint-Esprit, parce qu'il jugeait ce peuple indigne de les entendre lire; qu'ensuite, pour détruire jusqu'aux derniers vestiges de l'idole, il l'ait livrée aux flammes, broyée, et jetée dans l'eau, soit ! mais pourquoi la fit-il boire au peuple? Qui ne serait curieux de chercher et de saisir la signification prophétique de ce fait? Avec de l'attention on reconnaîtra d'abord dans ce veau le corps du démon, c'est-à-dire les hommes de toutes les nations, dont le démon est le chef et qu'il entraîne à de tels sacrilèges. Le veau est d'or, parce que les rites de l'idolâtrie sont institués par des hommes qui semblent sages. L'Apôtre dit d'eux : « Parce que, ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, ou ne lui ont point rendu grâces, mais ils se sont perdus dans leurs pensées, et leur coeur insensé a été obscurci; en disant qu'ils étaient sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une image représentant un homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles[^1] ». C'est cette apparence de sagesse qui avait fabriqué ce veau d'or, à l'exemple des Egyptiens dont les grands et les savants adoraient des idoles de ce genre. Ce veau figure donc tout le corps de la gentilité, c'est-à-dire tous les peuples livrés à l'idolâtrie. Or, cette société sacrilège, le Christ Notre-Seigneur la consume de ce feu dont il dit dans l'Evangile : « Je suis venu apporter le feu sur la terre[^2] » ; afin que, personne ne pouvant se dérober à sa chaleur[^3], et les nations croyant en lui, le feu de sa vertu brûle en elles l'image du démon. Ensuite, tout le corps est brisé, c'est-à-dire, après avoir été séparé du moule d'une coupable fabrication, il est humilié par la parole de vérité; après quoi il est réduit en poudre et jeté dans l'eau, afin que les Israélites, c'est-à-dire les prédicateurs de l'Evangile, se l'assimilent par le baptême, c'est-à-dire, le fassent entrer dans le corps du Seigneur. C'est à un de ces Israélites, à Pierre, qu'il a été dit des nations mêmes: « Tue et mange[^4] ». «Tue et mange! » et pourquoi pas aussi, brise et bois? Ainsi ce veau, au moyen du feu, du zèle, du glaive de la parole et de l'eau du baptême, est absorbé par ceux mêmes qu'il s'efforçait d'absorber.

  1. Rom. I, 21,-23.

  2. Luc, XII, 49.

  3. Ps. XVIII, 7.

  4. Act. X,13.

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