CHAPITRE XI. LA PAQUE DES CATHOLIQUES.
Pourquoi Fauste nous objecte-t-il que nous célébrons la pâque, et nous insulte-t-il parce que nous ne la célébrons pas comme les Juifs, alors que nous avons l'Agneau dans la réalité de l'Evangile actuel, et non plus dans les ombres de l'avenir, quand chaque jour et surtout dans le solennel anniversaire, nous faisons mémoire de son immolation, non plus future, mais accomplie? Sans doute, notre fête de Pâques ne tombe point le même jour que la pâque figurative des Hébreux; mais c'est pour qu'elle coïncide avec le dimanche, jour où le Christ est ressuscité. Quant aux azymes, les vrais chrétiens les observent, non avec le levain de la vie ancienne, c'est-à-dire de la malice, mais dans la vérité et la sincérité de la foi même[^3] ; non pendant sept jours, mais toujours : ce que figurait l'espace de sept jours, qui se reproduit sans cesse lui-même. Et s'il y a quelque chose de pénible dans ce monde, parce que le chemin qui mène à la vie est étroit et resserré[^4], du moins on est sûr de la récompense : et cette peine était figurée par les laitues, qui sont quelque peu amères.
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I Cor. V, 8.
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Matt. VIII, 13.