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« Timasius et Jacques, à l'évêque Augustin, leur seigneur véritablement bienheureux et leur vénérable père, salut dans le Seigneur. La grâce de Dieu, portée par votre parole, vénérable père, nous a tellement fortifiés et renouvelés, que nous avons dit, comme de véritables frères : Il a envoyé sa parole et les guéris1. Votre sainteté a en quelque sorte vanné avec tant de soin le texte de cet ouvrage, que nous trouvons, à notre grande surprise, une réponse à chaque détail, à chaque subtilité, soit dans les choses qu'un chrétien doit rejeter, détester et fuir, soit dans celles où l'auteur n'a pas positivement erré, quoique lui-même, par je ne sais quelle ruse, aboutisse à la suppression de la grâce de Dieu. Un regret se mêle à la joie que nous cause un si grand bienfait, c'est que ce beau présent de la grâce de Dieu ait brillé tard ; nous n'avons plus ici certaines personnes aveuglées par l'erreur, et dont les yeux se seraient ouverts à une si éclatante lumière; nous espérons toutefois qu'elles en obtiendront, quoiqu'un peu tard, cette même grâce par la bonté de Dieu, qui veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à la connaissance de la vérité2. Quant à nous, depuis longtemps instruits par cet esprit de lumière qui est en vous, nous avions rejeté le joug de l'erreur; mais maintenant nous vous rendons de nouvelles actions de grâces, car à l'aide des facilités que nous donne l'abondance du discours de votre sainteté, nous pouvons apprendre aux autres ce que nous croyions déjà ».
Et d'une autre main : « Que la miséricorde de Dieu conserve votre béatitude, qu'elle la fasse se souvenir de nous et la comble de gloire dans l'éternité3 ! »