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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE TROISIÈME. LE TROISIÈME LIVRE DE JULIEN.

142.

Jul. Après avoir donc écrit dans les dernières pages de ton livre, ces mots: « Dieu crée des hommes mauvais, de même qu'il donne la nourriture et l'aliment à d'autres hommes mauvais » ; tu ajoutes : « En effet, ce qu'il communique aux uns par son action «créatrice, n'est pas autre chose que la nature bonne; et l'accroissement qu'il donne aux autres par le moyen de la nourriture et de l'aliment, est un secours bon en lui-même, qu'il accorde, non pas certes à leur malice, mais à cette même nature bonne e créée par lui, Dieu bon et véritable. En tant «qu'ils sont hommes, ils possèdent une nature bonne dont Dieu est l'auteur; mais en étant qu'ils naissent souillés par le péchés et destinés à périr s'ils ne reçoivent une seconde naissance, ils participent à la malédiction prononcée dès le commencement contre la race humaine[^5], par suite de la désobéissance coupable du premier homme. Toutefois, celui qui a façonné ces vases de colère sait en faire un bon usage; il les transforme en des vases de miséricorde pour manifester en eux les richesses de sa gloire ; afin que personne parmi ceux qui ont appartenu d'abord à cette masse de a perdition et qui ont été ensuite délivrés par la grâce, ne s'attribue à soi-même le mérite de cette délivrance; mais que tout homme qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur[^1]. « Notre adversaire s'écartant de ces principes de la foi, prétend que les enfants ne sont a pas en la puissance du démon au moment de leur naissance ; il ne veut pas qu'on les présente au sacrement institué par Jésus-Christ pour qu'ils soient arrachés à la puissance des ténèbres et transférés dans le n royaume de ce même Jésus-Christ[^2]. Il accuse ainsi l'Eglise qui est répandue sur a toute la surface de la terre et dont les ministres font des insufflations sur tous les petits enfants qu'ils se préparent à baptiser, afin précisément de chasser de ceux-ci le prince du monde[^3] ». Enfin, plus loin encore, parlant des mouvements de la chair sans lesquels l'acte conjugal ne saurait s'accomplir; de ces mouvements que nous considérons comme une conséquence naturelle de la condition dans laquelle l'homme a été établi primitivement, et que nous défendons, non pas comme une chose excellemment bonne, mais comme l'exercice d'une faculté dont le corps humain a été doué au moment de sa création par Dieu ; tandis que toi-même, par ces écrits si multipliés et dont le style révolterait toute autre pudeur que celle du démon, tu as essayé de prouver que ce dernier seul a fait naître ces mouvements dans le corps de l'homme ; parlant donc de ces mouvements, tu répètes vers la fin de ton livre ce que tu as déjà dit cent fois: « Ainsi », dis-tu, « nous ne condamnons point l'union légitime des époux à cause des mouvements honteux de la chair. Car, lors même qu'aucun péché n'aurait été commis, il aurait pu exister des mouvements charnels dont les époux n'auraient point eu à rougir; mais le premier homme et la première femme eurent honte de ceux qui s'élevèrent en eux après leur péché et ils furent obligés de voiler leur nudité[^4]. C'est pourquoi les époux qui sont venus après eux, quoiqu'ils fassent un usage bon et licite de ces mouvements mauvais en eux-mêmes, continuent à fuir le regard des hommes quand ils remplissent le devoir conjugal, et ils confessent ainsi que cette action est une action a honteuse, puisque personne ne doit rougir de ce qui est bon en soi. D'où il suit que a celui qui accomplit licitement l'oeuvre de la chair, fait un bon usage d'une chose mauvaise en elle-même; celui au contraire qui accomplit cette oeuvre d'une manière illicite, fait un usage mauvais d'une chose mauvaise[^6] ».

Aug. Pourquoi ce passage n'est-il pas cité intégralement? Pourquoi laisses-tu croire au lecteur que j'ai ajouté ces mots: « D'où il suit que celui.... etc. », immédiatement après ces autres : « Personne ne doit rougir a de ce qui est bon en soi? » J'ai écrit en cet endroit de mon livre ces mots que tu n'as point rapportés: « On voit par là que l'oeuvre de la chair est bonne et louable en tant qu'elle a pour objet la procréation des enfants; mais les mouvements déréglés qui accompagnent cette oeuvre, sont tellement mauvais et honteux que les enfants ainsi engendrés doivent, pour échapper à la dama nation, être engendrés une seconde fois» Pourquoi supprimes-tu ces paroles du milieu de ce passage, et pourquoi cites-tu immédiatement d'autres paroles, sans avertir le lecteur de cette suppression ? Que signifie cette manière d'agir? Quel motif te détermine à recourir à de semblables moyens? Il ne te suffit pas d'abandonner les propositions que tu avais entrepris de réfuter dans le même ordre où je les ai énoncées, et de passer à d'autres pour distraire l'esprit de tes lecteurs et leur faire oublier les premières; il faut encore que tu rapportes d'une manière incomplète et inexacte celles par lesquelles il te plait de troubler ainsi l'ordre de la discussion; ici tu retranches quelques mots, là tu supprimes une phrase entière en rapprochant d'autres phrases qui étaient séparées ; tu ne suis d'autres règles que celles de ton caprice et des besoins de ta cause; mais permets-toi tout ce qu'il te plaira; ton erreur et ta défaite n'en seront pas moins manifestes, à ton grand déplaisir.

  1. Sag. XII, 11.

  2. I Cor. X, 17.

  3. Coloss. I, 13.

  4. Des Noces et de la Conc., liv. II, n. 32, 33.

  5. Gen. III, 9.

  6. Des Noces et de la Conc., liv. II, n.,38

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Contre la seconde réponse de Julien

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