13. De la réconciliation avec nos frères.
Souvent nous méprisons nos frères que nous avons blessés et contristés, et nous prétendons que ce n'est pas notre faute s'ils se trouvent offensés. C'est pourquoi le Médecin de nos âmes, qui connaît le secret des coeurs, voulant arracher en nous jusqu'aux racines de la colère, ne nous ordonne pas seulement de pardonner et de nous réconcilier avec nos frères , quand ils nous ont offensés, et de ne conserver aucun souvenir de leurs injures et de leurs offenses, mais il veut encore, quand nous savons qu'ils ont quelque chose contre nous, à tort ou à raison, que nous laissions notre présent , c'est-à-dire que nous cessions notre prière, pour nous hâter d'apaiser notre frère, et pouvoir ensuite offrir à Dieu un sacrifice vraiment pur et sans tache; car Dieu, qui est notre maître à tous, ne peut agréer nos hommages, si, ce qu'il reçoit de l'un, il le perd dans l'autre, à cause du chagrin qui le tourmente. Quelle que soit la cause, c'est toujours une perte qu'il éprouve, puisqu'il désire et veut, de la même manière , le salut de tous ses serviteurs. Lorsque nous ne cherchons pas à apaiser notre frère irrité contre nous, notre prière est aussi inefficace que si nous conservions contre lui un coeur plein d'amertume et de colère.