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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE V. L'ASCÈSE INTIME
II. — Le triomphe sur la superbe : l'obéissance.

Souvenirs de l'abbé Dorothée. — Le moine qui va dans le monde par obéissance est à l'abri des dangers.

Lorsque je demeurais dans le monastère de l'abbé Siride, il y vint des contrées d'Ascalon un religieux envoyé par son supérieur, qui était un vieillard d'une vertu rare. Il avait ordre de retourner dans le même jour vers le coucher du soleil. Dans ce même temps il survint une tempête furieuse accompagnée d'orages et de tonnerres, avec une pluie si abondante, que le torrent qui était proche le monastère, grossit et inonda tout le pays.

Cet obstacle n'empêcha pas ce religieux de vouloir s'en retourner pour obéir au commandement de son abbé. Nous le conjurâmes d'en perdre la pensée et nous lui représentâmes, qu'il ne pouvait pas éviter d'être submergé dans le fleuve. Enfin, voyant que nos prières ne pouvaient rien gagner sur son esprit, nous nous résolûmes de l'accompagner jusqu'au torrent, dans l'espérance qu'il n'en aurait pas plutôt vu le débordement qu'il se déterminerait de lui-même à retourner sur ses pas. Étant donc arrivé sur le bord du fleuve, il se dépouilla et ne re-tenant que son scapulaire pour se couvrir, il fit un paquet du reste de ses habits, il le mit sur sa tête et se jeta dans le torrent qui courait avec une violence et une rapidité si extraordinaire, qu'on ne pouvait le regarder sans effroi. Il se mit à la nage, mais comme nous étions saisis de crainte et d'appréhension de le voir périr dans le milieu des eaux, nous aperçûmes qu'il avait passé tout d'un coup à l'autre bord, où s'étant revêtu de ses habits, il se mit à genoux pour nous demander notre bénédiction, et après l'avoir reçue il continua son chemin et s'en alla promptement à son monastère, nous laissant dans l'admiration et dans la surprise, en voyant quelle est la force de l'obéissance qui l'avait rendu intrépide et l'avait soutenu dans une rencontre où nous ne pourrions pas seulement le voir sans craindre et sans trembler.

Je vous rapporterai, mes frères, un autre événement sur ce même sujet. Un solitaire s'en étant allé, par l'ordre de son supérieur, pour les besoins de sa communauté, dans un village, chez celui qui avait le soin des affaires de la maison, il fut sollicité par la fille de cet homme d'affaires ; mais aussitôt qu'il eut levé les mains au ciel et qu'il se fut écrié : « Vous qui êtes le Dieu de mon père et de mon abbé, délivrez-moi! » il se trouva dans le chemin qui conduisait à Scété où demeurait son supérieur.

Vous voyez, mes frères, quelle est la force de l'obéissance; vous voyez quelle fut la vertu et et l'efficacité de ces paroles et quel secours nous trouvons, en nous servant auprès de Dieu du mérite des prières de notre supérieur. Car aussitôt que ce religieux eut dit : « Seigneur, je vous conjure par les prières de mon père et de mon abbé, délivrez-moi », Dieu l'exauça, le tira du péril où il était et il fut transporté tout d'un coup dans son chemin. (Dorothée, I. P. G., 88, 1670.)

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