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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE VII. CHARITÉ
I. — Pourquoi nous aimons le prochain

Où sont les vrais trésors. Macaire et la vierge avare.

Il y avait en Alexandrie une vierge, qui ne méritait pas de porter ee nom, laquelle paraissait humble par son habit, mais qui étant dans le fond du coeur superbe, insolente et avare, aimait plus l'or que Jésus-Christ. Elle ne donnait jamais rien, et non pas même une aumône.

Saint Macaire, prêtre et administrateur de l'hôpital des estropiés, voulant par une espèce de saignée le guérir de la maladie de l'avarice, il s'avisa d'une telle invention. Ayant dans sa jeunesse été lapidaire, il l'alla trouver, et lui dit : « Il m'est tombé entre les mains des émeraudes et des hyacinthes parfaitement belles; et je ne sais si elles viennent de quelque marchand, ou si on les a dérobées. Car elles n'ont point de prix, et valent plus que je ne puis dire. Celui qui les a les laisse néanmoins à cinq cents écus. » Elle se jeta aux pieds du saint homme, et lui dit : « Je vous prie de tout mon coeur, que nul autre que moi ne les achète. » Il lui répondit : « Venez donc jusqu'à mon logis, et vous les verrez. » — « Il n'est point nécessaire, répartit-elle, car je ne désire pas de voir celui qui les vend : mais voilà les cinq cents écus que je vous donne pour les avoir. » Le saint, qui a vécu jusqu'à cent ans, et était encore au monde, quand nous fûmes en ce pays-là, ayant reçu cet argent, il l'employa aux besoins de l'hôpital. Il se passa beaucoup de temps sans que cette fille osât lui parler de ces pierreries. Enfin l'ayant rencontré dans l'église elle lui dit : « Dites-moi, je vous en supplie, ce que sont devenues ces pierreries pour lesquelles je vous ai mis cinq cents écus entre les mains ? » « Si vous désirez de les avoir, lui répondit-il, venez où je loge, car elles y sont. Que si lorsque vous les aurez vues vous n'êtes pas contente, je vous rendrai votre argent. » Lui ayant parlé de la sorte elle le suivit avec joie; et quand ils furent entrés dans l'hôpital, où le logement des femmes était en haut, et celui des hommes en bas, saint Macaire lui dit : « Lesquelles désirez-vous de voir les premières, ou les hyacinthes, ou les émeraudes ? » « Celles qu'il vous plaira », lui répondit-elle. Alors il la mena en haut et lui montra des femmes estropiées, et à qui divers maux avaient tout défiguré le visage, puis il lui dit : « Voilà les hyacinthes. » Il la mena ensuite en bas : « Voilà les émeraudes : et je ne crois qu'on en puisse trouver de plus grand prix. Que si vous n'êtes pas satisfaite, vous n'avez qu'à reprendre votre argent. » Ces paroles firent tant de honte à cette fille, qu'elle s'en retourna sensiblement touchée de douleur, de voir qu'elle n'avait pas fait cette aumône par l'esprit de Dieu, mais comme y étant contrainte, et elle employa depuis cela tout son bien en de bons et saints usages. (Heracl., 2. P. L., 74, 255.)

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