Charité universelle.
Pacôme en sympathie avec tous ses frères; il est partout où il y a une plaie à panser, un service à rendre.
Saint Pacôme aimait de telle sorte tous les serviteurs de Jésus-Christ qu'il compatissait à leurs peines avec une affection véritablement paternelle. Il exerçait de ses propres mains les oeuvres de miséricorde envers les vieillards, les malades et les enfants; et personne ne fortifiait tant que lui leur esprit par des considérations spirituelles, à supporter patiemment les maux dont ils étaient affligés. Plusieurs avançant dans la foi et dans les bonnes oeuvres par ses saintes instructions, et la plupart des frères dont le nombre croissait de jour en jour, s'efforçant d'imiter sa vertu, il en choisit quelques-uns qu'il établit sur les autres pour lui aider à gagner à Dieu les âmes de ceux qui de tous côtés les venaient trouver.
Or plusieurs, comme je l'ai dit, venant vers lui, et s'avançant diversement dans la vertu, il se remarquait de grandes différences entre leur manière d'agir. Ce qui fait que le saint vieillard suivant la règle qui lui avait été donnée du ciel, et se conduisant en toutes choses pair la grâce de Jésus-Christ, ordonnait à chacun d'eux ce qu'il devait faire selon la connaissance qu'il avait de ses forces, et de la portée de son esprit. Il enjoignait aux uns de gagner leur vie par les ouvrages de leurs mains, aux autres de servir les frères, et il ne les faisait pas vivre en tout temps d'une même sorte, mais il les obligeait à une abstinence, ou plus étroite, ou plus modérée, à proportion de leur travail et de leur zèle.
Il commit aux plus anciens après lui, le soin de tout ce qui était nécessaire aux frères et à ceux qui venaient du dehors, et il les exhortait tous d'être très affectionnés à l'obéissance, leur disant que cette vertu était comme l'abrégé par lequel ils pourraient arriver facilement au plus haut comble de la perfection, et cultiver dans lettes coeurs la crainte de Jésus-Christ, , puisque c'était plutôt vivre à Dieu, qu'à soi-même, que de produire avec humilité les fruits d'une humble obéissance.
Bien que ce saint homme se donnât tout entier aux occupations spirituelles, s'il arrivait que celui à qui il avait commis la conduite temporelle de la maison se trouvât absent, il faisait seul toutes choses comme s'il eût été le serviteur de tous les autres, et cela sans aucune ostentation ni vanité, qui corrompent d'ordinaire les meilleures actions des plus spirituels. Ainsi il ordonnait tout si sagement,, et demeurait dans une si profonde humilité, qu'il n'y avait aucun de ses frères qui n'en fût édifié. Il visitait avec soin tous les monastères, et lorsque venant revoir avec une affection paternelle ses chers enfants, il les trouvait attentifs à accomplis l'oeuvre de Dieu, on ne saurait exprimer la joie qu'il ressentait de leur avancement dans la vertu. (Vit. Pac., 25. P. L., 73, 245.)