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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE VII. CHARITÉ
III. — Fioretti.

Danger de l'égoïsme.

Les Sarrasins, dans une de leurs expéditions, pillèrent la demeure de Sisoés et du frère qui était avec lui. Comme tous deux marchaient dans le désert à la recherche de quelque nourriture, Sisoés rencontra du crotin de chameau, et l'ayant mis en pièces il y trouva deux grains d'orge. Il mangea un grain et mit l'autre dans sa main. Son frère l'ayant rejoint s'aperçut qu'il mâchait quelque chose. « Est-ce là ta charité, dit-il, tu trouves un aliment, tu le manges seul, sans m'appeler. » L'abbé Sisoés répondit : « Je ne t'ai pas fait de tort, mon frère, voici ta portion que j'ai gardée dans ma main. » (Apoph., Sisoès. P. G., 65, 402.)

Accepter les services maladroits.

Non donum amantis respicitur... N'est-on pas excusable de rebuter le maladroit qui met toute sa bonne volonté à vous rendre un service déplaisant? Voilà ce que pense le mondain. Le moine ne doit pas laisser passer cette occasion d'un acte de haute vertu. Qu'il accepte avec un sourire de gratitude!

Un vieillard était malade au point de ne pou-voir prendre aucune nourriture. Son disciple le pressa en lui disant : « Permets dans que je prépare un peu de galette », et le vieillard consentit. Il se trouvait dans la cellule un pot qui contenait un peu de miel et un autre pareil qui contenait de l'huile de lin qui était rance et qui ne pouvait servir qu'à la lampe. Le frère fit erreur et prépara le repas du père avec cette huile, pensant se servir de miel. Le père en ayant goûté ne dit rien et mangea en silence. La troisième fois que le frère lui en offrit il lui dit : « Mon fils, je ne puis manger. » L'autre voulant le persuader : « Vois comme c'est bon, père, j'en mange moi aussi. » A peine en avait-il goûté qu'il comprit ce qu'il avait fait; il se jeta à genoux, s'écriant : « Pardonne-moi, père, je t'ai empoisonné ! tu m'as mis ce péché sur la conscience en ne parlant pas, » Le vieillard lui répondit : « Ne t'attriste pas, fils, pour cela, si Dieu avait voulu que je fasse un repas succulent tu aurais mis du miel et non oet ingrédient. » (Pélage, III, 51. P. L., 83, 767.)

Et le bon saint homme qui a égaré ses frères, pourquoi prétendait-il se reconnaître entre les pistes du désert? On est bien tenté de le renvoyer à la pratique de la mortification personnelle. Croyez-vous avoir fait acte d'héroïsme en retenant l'expression de votre contrariété ? Vous avez encore à apprendre : admirez la ruse de l'abbé Jean qui fera croire an frère qu'il ne s'est pas trompé.

Le saint abbé Jean allant un jour avec quelques-uns de ses frères, et celui qui les conduisait s'étant égaré à cause qu'il était nuit, ils lui dirent : « Que ferons-nous, mon père? Car ce frère s'est égaré, et nous courons risque de mourir faute de savoir le chemin. » Il leur répondit : « Si nous lui . en parlons, nous l'affligerons; mais je témoignerai être si las que je ne saurais plus du tout marcher, et ainsi je demeurerai ici jusqu'au jour. » Ce qu'il fit, et tous les autres avec lui, afin de ne point attrister ce frère en lui disant la faute qu'il avait faite. (Pélage, XVII, 7. P. L., 73, 974.)

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