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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE VIII. CONTEMPLATION
VI. — Les sommets.

Les expériences de Climaque.

Les extraits des homélies de Macaire sont une transition aux lignes mystiques de Climaque; l'épithète convient à ses confidences sur « le changement produit dans une âme pure, lorsque le Seigneur vient se montrer à elle, quoique d'une façon invisible », sur les démarches du Seigneur qui semblable à une mère « se cache pour se faire chercher de son enfant », « sur le corps transformé et devenant comme incorruptible ».

Climaque dans la paraphrase du « cerf altéré » image de l'âme qui soupire après l'union divine, montre sa dépendance de l'école Égyptienne. Il reproduit le trait emprunté par l'abbé Pasteur à une histoire naturelle fantaisiste, trait laissé do côté par les auteurs subséquents, comme le seront des emprunts faits à Pline par saint François de Sales. Nous avons là un exemple des nombreuses citations implicites qui, jointes à son auto-biographie, attestent que l'abbé du Sinaï est un disciple des Pères d'Egypte.

Si la présence d'une personne qui nous est chère fait un changement sensible dans notre esprit et dans notre corps et nous remplit d'une joie et d'une gaieté qui paraît même sur notre visage, quel changement ne fera point la présence du Seigneur dans une âme pure, lorsqu'il vient se montrer à elle d'une manière invisible. (Clim., XXX, 16. P. G., 88, 1157.)

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La douleur vive et profonde de la pénitence reçoit la consolation de Dieu ; comme la pureté du coeur reçoit l'illumination du ciel. Cette illumination est une impression forte et efficace qui ne se peut expliquer; que l'on voit de l'oeil de la grâce sans la voir par celui de la raison. Cette consolation est un rafraîchissement de l'âme affligée, qui comme un' enfant pleure et crie en elle-même avec tendresse et avec amour. Ce rafraîchissement est un renouvellement de l'âme accablée de douleur, lequel par un effet merveilleux change des larmes amères et cuisantes en des larmes douces et agréables.

Les larmes qui sont produites par la pensée de la mort produisent la crainte. A cette crainte succède la confiance; de cette confiance naît la joie; et cette joie finissant en quelque sorte sans qu'en effet elle finisse jamais, elle produit la fleur céleste du divin amour.

Repoussez de votre coeur toutes les joies extérieures qui se viennent présenter à vous, et repoussez-les avec la main de l'humilité, comme n'en étant pas digne, de peur que les recevant trop facilement, vous ne receviez le loup au lieu du pasteur (c'est-à-dire la joie du démon au lieu de celle de Jésus-Christ)...

Lorsqu'une âme religieuse qui est à l'égard de Dieu ce qu'un petit enfant est à l'égard de son père, commence à le connaître par une lumière intérieure, dont il l'éclaire, elle est toute remplie de joie quand elle le voit; mais lorsque son père céleste s'éloigne d'elle pour un temps par une sage dispensation de sa bonté, et de l'amour qu'elle lui porte, et que revenant ensuite il se montre à elle tout de nouveau, elle est touchée de joie, et de tristesse tout ensemble; de joie, parce qu'elle revoit cet objet de son affection et de ses désirs ; et de tristesse, à cause qu'elle a été trop longtemps privée de la vue d'une beauté si divine et si adorable. Une mère se cache pour se faire chercher de son enfant et elle est ravie de joie lorsqu'elle voit qu'il la cherche avec douleur. Elle l'instruit de cette sorte à demeurer inséparablement attaché à elle, et l'enflamme d'un nouvel amour pour elle. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende cette vérité », dit Notre-Seigneur. (Clim., VII, 56-58, 60. P. G., 88, 816.)

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Celui à qui Dieu a fait cette grâce de le mettre en cet état si sublime, est, dès ici-bas, quoique revêtu encore d'une chair mortelle, le temple vivant de Dieu, qui le conduit et le gouverne toujours dans toutes ses paroles, ses actions et ses pensées, qui par la lumière intérieure dont il éclaire son âme, lui fait comme entendre la voix de la volonté divine et l'élevant au-dessus de toutes les instructions des hommes, lui fait dire avec David : « Seigneur, quand irai-je jouir de la vue bienheureuse de votre gloire? Car je ne puis plus supporter la violence de ce désir qui me presse et qui me consume et je soupire après cette beauté immortelle que vous m'aviez donnée avant que le premier péché de désobéissance nous eût assujettis à la mort. » (Clim., XXIX, 11. P. G., 88, 1158.)

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