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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE II LA LUTTE
I. Raisons et natures du combat.

La vie pratique prépare à la contemplation.

On n'arrive à l'union à Dieu qu'après un long combat. Cassien exprime cette vérité en opposant la théorie à la pratique. Ne nous méprenons pas sur le sens de ces mots dont il se sert souvent. En disant qu'il faut joindre la pratique à la théorie, il ne veut pas dire qu'il ne suffit point de connaître ce qu'il faut faire, mais qu'il faut passer à la pratique, que nos belles idées nous condamneront si nous ne les réalisons pas. La théorie pour lui, c'est la contemplation, nous pourrions dire la vie unitive. On n'y arrive pas au début. On doit commencer par les exercices de l'ascèse, par la vie pratique ou science actuelle.

Et encore dans la première étape faut-il prendre garde de combattre, d'exterminer les vices avant de poursuivre l'acquisition des vertus. On voit que nous sommes loin du quiétisme. Pas moyen d'oublier l'ennemi intérieur.

La perfection de cette science de pratique consiste en deux points : le premier, à connaître la nature de tous les vices et la manière d e les guérir; et le second, à discerner tellement l'ordre qui est entre les vertus, et à affermir tellement notre âme dans leur plus haute perfection, qu'elle ne les pratique plus comme un esclave qui leur obéirait par contrainte et se rendrait à leur domination violente, mais qu'elle s'y plaise, et qu'elle s'en nourrisse comme du souverain bien, et qu'elle monte avec joie dans ce sentier qui est de soi si étroit et si difficile. Comment celui qui n'a pu encore reconnaître la nature et la source de ces vices, et qui n'a pas fait encore le moindre effort pour les déraciner, pourrait-il comprendre quel est l'ordre naturel entre les vertus, qui est le second degré de cette science actuelle, ou s'élever encore plus haut, c'est-à-dire à cette divine théorie, et à la contemplation des mystères les plus secrets? Car il est certain que celui qui n'aura pu surmonter les choses les plus aisées et les plus simples, ne pourra jamais passer à d'autres qui seront plus relevées et plus difficiles, et que lorsque nous ne comprendrons pas même ce qui est en nous, nous comprendrons bien moins ce qui se passe hors de nous.

Mais il faut toujours supposer qu'il y a bien plus de peine pour s'affranchir entièrement du vice, que pour acquérir la vertu. Je ne dis pas cela de moi-même, c'est la parole expresse de Dieu, qui comme Créateur connaît parfaitement les forces et la capacité de ses créatures.

«Voilà, dit-il, par son prophète, que je vous établis aujourd'hui sur les nations et sur les royaumes; afin que vous arrachiez, que vous détruisiez, que vous perdiez, que vous dissipiez, et que voua édifiez et plantiez. » Il marque quatre choses absolument nécessaires pour ôter tout ce qui est mauvais et dangereux, arracher, détruire, perdre, dissiper, et il n'en rapporte que deux pour acquérir la perfection de la vertu et de la justice, édifier et planter. D'où il parait clairement qu'il est bien plus difficile de détruire et de déraciner les passions du corps et de l'âme, que d'y planter les racines, et d'y bâtir l'édifice des vertus. (Coll., XIV, 3. P. L., 49, 955.)

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