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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE IV. RIGUEURS CORPORELLES

La modération.

Est-ce à dire qu'on ne doive point avoir d'égards envers le corps? Gardons-nous de l'erreur manichéenne; la matière n'est pas essentiellement mauvaise.

D'ailleurs, j'ai besoin de ce corps, dit Climaque après Grégoire de Nazianze ; s'il est exténué, l'âme est languissante; et n'est-ce pas par les sens que m'arrive le message libérateur?

C'est étonnant de voir que l'esprit qui est tout incorporel, est souillé et obscurci par le corps et qu'au contraire quelquefois ce même esprit, qui n'a rien de matériel et de terrestre, est purifié et subtilisé par les impressions de ce même corps qui n'est que terre et que boue. (Clim., XIV, 29. P. G., 88, 870.)

*

  • *

J'avoue que je ne puis comprendre de quelle sorte mon âme a été unie à mon corps, et comment il est possible, que cette âme, qui est l'image de Dieu même, soit, pour le dire ainsi, mêlée et comme pétrie avec un corps qui n'est que terre et que boue, ce corps qui lorsque je le traite bien et que je le flatte me fait une guerre cruelle, et qui lorsque je lui fais la guerre me jette dans la langueur et dans la tristesse; ce corps que j'aime comme le compagnon de ma servitude et de ma misère et que je hais comme l'ennemi de mon propre bien et de mon salut, ce corps que j'abhorre comme le lien malheureux qui attache mon âme à la terre, et que j'honore et respecte comme mon cohéritier à la gloire et au royaume du ciel.

Si d'une part je m'efforce de le dompter par les austérités de la pénitence, il succombe, et me prive ainsi de l'unique aide qui me restait pour pratiquer les vertus chrétiennes, puisque je n'ai été créé de Dieu qu'afin de m'élever sans cesse vers lui par des actions, qui soient vraiment dignes de lui, comme par des degrés spirituels et célestes. Mais d'autre part, si je le flatte et l'épargne comme mon fidèle coadjuteur, il se révolte avec tant d'impétuosité contre moi, que je ne puis réprimer ses insolences. Et c'est alors que je me vois dans un danger presque inévitable de perdre mon souverain bien qui est Dieu, étant accablé sous le poids des chaînes de ce misérable corps, qui m'entraînent vers les biens périssables d'ici-bas, et qui me tiennent lié à la terre. Enfin c'est un ennemi qui nous flatte quand il nous tue, et un ami qui nous dresse des embûches lorsqu'il nous fait des caresses. (Grég. Naz., Or. XIV. P. G., 35, 866.)

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