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Œuvres Pères du désert Les pères du désert
CHAPITRE IV. RIGUEURS CORPORELLES

La bonne chère et la luxure. Le jeûne et la liberté de l'esprit.

L'esprit de celui qui jeûne n'a que des pensées pures et chastes dans ses prières; et au contraire l'esprit d'un homme intempérant n'est rempli que d'images impures et déshonnêtes.

Le vin et les viandes qui remplissent son estomac et l'inondent, sèchent la source des larmes ; mais l'estomac étant séché par le jeûne, produit les eaux salutaires de la pénitence.

Celui qui se rend esclave de son ventre, et prétend en même temps vaincre le démon de l'impureté, ressemble celui qui avec de l'huile voudrait éteindre un embrasement. (Clim., XIV, 20. P. L., 88, 868.)

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Voilà notre premier engagement, voilà notre première épreuve dans ces nouveaux jeux olympiques, éteindre l'appétit immodéré par le désir de la perfection. Aussi non seulement faut-il par la contemplation amoureuse des vertus s'élever au-dessus de la tentation de trop manger, mais même la nourriture qui est nécessaire au corps ne doit pas être prise sans quelque inquiétude, parce qu'elle est opposée à la chasteté. Enfin il faut pour la bonne direction de notre conduite, qu'il n'y ait pila de temps où nous nous sentions plus exposés à nous éloigner des choses spirituelles que celui, où par suite de notre infirmité naturelle, nous devons nous abaisser à ce soin nécessaire. Et ces exigences que nous devons subir, suivant le désir de conserver notre vie plus que le désir de notre esprit, hâtons-nous de nous y soustraire, puisqu'elles nous détournent des soins du salut. (Inst., V, 14. P. L., 49, 229.)

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L'abbé Poemen : « Si Nabuzardan1, le prince des cuisiniers, n'était pas venu à Jérusalem, le temple du Seigneur n'aurait pas été consumé par le feu ; de même si le désir des plaisirs de la table ne s'emparait pas d'une âme, les sens ne seraient pas enflammés par les artifices du diable. » (Pélage, IV, 29. P. L., 73, 868.)

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Parole de l'abbé Moïse : La passion s'engendre par ces quatre éléments : l'abondance du. manger et du boire, le sommeil prolongé, l'oisiveté et les amusements, la recherche dans les vêtements. (Ruffin, 58. P. L., 73, 769.)

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La terre lorsqu'elle a été arrosée par des pluies modérées, multiplie les semences qu'elle a reçues; mais gorgée de l'eau de pluies torrentielles, elle ne produit que des joncs et des épines. Ainsi de la terre de notre coeur; si nous usons de tempérance dans la nourriture, elle développe les germes que le Saint-Esprit a semés, qui donnent un beau feuillage et des fruits abondants; mais lorsqu'elle est saturée de boisson, toutes ses pensées ne donnent que des broussailles et des chardons. (Diadoque2, 48. P. G., 65, 1182.)

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Lorsque notre esprit est emporté par les flots de la boisson, non seulement il arrête ses regards libidineux sur les apparitions que les démons lui présentent en songe, mais formant en lui-même des images agréables, il se donne à ses visions avec ardeur comme à des êtres qu'il chérit. En effet les parties du corps destinées par la nature à la génération étant échauffées par le vin, l'âme est comme forcée de chercher le plaisir en se représentant une ombre de volupté. (Diadoque, 49. P. G., 65, 1 1.82.)

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Après que nous avons bien mangé, cet impie se retire et voulant nous envoyer le démon de l'impureté pour nous tenter, il s'en va lui conter l'état où il nous a laissé, et lui dit : « Allez, allez hardiment attaquer et troubler un mortel. Car comme il a bien traité sen corps, vous n'aurez pas beaucoup de peine à le vaincre. » Il vient donc et se souriant il nous lie les pieds et les mains par les chaînes du sommeil, puis fait de nous tout ce qu'il lui plaît, et trouble notre âme par des illusions et des fantômes qui produisent même des effets sur notre corps. (Clim., XIV, 28. P. G., 88, 868.)


  1. Nabuzardan était chef des gardes du corps de Nabuchodonosor lors de la prise de Jérusalem. Comment les Pères en ont ils fait le prince des cuisiniers? Leur méprise vient de la traduction des Septante. Le mot hébreu qui signifie : chef des gardes a aussi le sens de sacrificateur et encore de cuisinier. Le traducteur grec a pris ce dernier sens. Cfr. Albert Condamin, Le Livre de Jérémie, Paris, 1910, p. 272. ↩

  2. Diadoque, évêque de Photice en Épire, vers le milieu du Ve siècle. La comparaison de ses écrits avec la littérature du désert intéresse l'histoire de la spiritualité. Cfr. l'art. déjà cité du P. Lebreton, Recherches de science religieuse, mai-août 1924, p. 359. De Maldonat écrivant au P. Poussines, éditeur de Diadoque: « J'ai reçu Diadochus... et je vous rends les plus vives actions de grâces. J'aime beaucoup cet auteur, parce qu'il est saint et d'une foi antique, qu'il traite des sujets nécessaires à mes études, et que grâce à vous il parle fort bien latin. » ↩

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