L'orgueil est le plus capital des lidos.
C'est pourquoi tous les exemples et tous les témoignages de l'Ecriture nous fout voir clairement que l'orgueil, quoique le dernier des vices par le rang qu'il tient dans ce combat spirituel dont nous parlons, est néanmoins celui qui, par sa naissance est le premier de tous, et qui est la source et le principe de tous les autres péchés. Il n'attaque pas seulement comme font les autres vices, la vertu qui lui est contraire, c'est-à-dire l'humilité; il les ruine toutes également, et il ne tente pas simplement les personnes faibles ou qui n'ont qu'une vertu médiocre, mais celles mêmes qui paraissent affermies dans la plus haute piété. C'est ce que le Prophète marque lorsqu'il dit : « Ses viandes sont des viandes choisies. » Nous voyons avec quelle circonspection David veillait sur les pensées les plus secrètes de son coeur. Nous savons qu'il disait avec confiance à Dieu qui les pénétrait : « Seigneur, mon coeur n'est point enflé, mes yeux ne sont point élevés; j'avais toujours des sentiments humbles et rabaissés de moi-même » et cependant ce grand saint connaissant combien les plus parfaits ont de peine à veiller sur eux en ce point, n'ose s'appuyer sur sa seule vigilance ; mais il invoque Dieu à son secours et implore son assistance pour empêcher qu'il ne soit vaincu de cet ennemi : « Seigneur, lui dit-il, que le pied de l'orgueil ne s'élève point contre moi! » Il est comme saisi de frayeur et il craint de tomber dans ce malheur où l'Écriture dit que tombent tous les superbes. » (Inst., XII, 6. P. L., 49, 432.)