IV.
Examinant donc soigneusement les circonstances présentes il nous faut rechercher ce qui est capable de nous sauver (de ce péril). Fuyons absolument les œuvres iniques de peur qu'elles ne se saisissent de nous ; haïssons l'erreur du temps présent afin d'être aimés (sauvés) dans le temps à venir. [2] Ne donnons point à nos âmes congé de courir en compagnie de pécheurs et de méchants de peur de devenir semblables à eux. [3] Il s'est approché le grand scandale dont Hénoch dit qu'il a été écrit. Le Maître a réduit les temps et les jours afin que son Bien-aimé se hâtât et vînt dans son héritage. [4] Le prophète aussi s'exprime ainsi : « Dix royaumes régneront sur la terre; ensuite surgira un petit roi qui abaissera à la fois trois des rois ». [5] Daniel dit également à ce sujet : « Je vis la quatrième bête, méchante, forte, plus dangereuse que toutes les bêtes de la mer ; il lui poussa dix cornes et de leur pied sortit une petite corne qui abaissa d'un coup trois des grandes cornes » [6]. Vous devez donc comprendre.
Je vous en supplie encore une fois, moi qui suis l'un d'entre vous et qui vous aime tous, d'un amour particulier, plus que ma vie : faites attention à vous-mêmes, ne ressemblez pas à certaines gens en accumulant péché sur péché et répétant que le Testament est à la fois leur bien et le nôtre. [7] Il est nôtre à la vérité ; mais eux, ils ont perdu pour jamais le testament reçu autrefois par Moïse. L'Écriture dit en effet : « Et Moïse persista dans le jeûne sur la montagne pendant quarante jours et quarante nuits et il reçut du Seigneur le Testament, les tables de pierre écrites avec le doigt de la main du Seigneur ». [8] Ce testament, ils l'ont perdu pour s'être tournés vers les idoles ; car voici ce que dit le Seigneur : « Moïse, Moïse, descends bien vite, car ton peuple a péché, ton peuple que tu as tiré de la terre d'Égypte ». Moïse s'en rendit compte et jeta de ses mains les deux tables et leur testament se brisa afin que celui du bien-aimé Jésus fût scellé dans nos cœurs par l'espérance de la foi en lui. [9] Ayant dessein de vous écrire bien des choses, non en docteur mais comme il sied à un homme qui vous aime et n'entend rien laisser perdre de ce que nous possédons, moi votre pauvre serviteur je me suis appliqué à écrire. Prêtons donc attention aux derniers jours, car tout le temps de notre vie et de notre foi ne nous servira de rien si, maintenant dans le temps d'iniquité et au milieu des scandales à venir, nous ne résistons pas comme il convient à des fils de Dieu. [10] De peur que le Noir ne se glisse furtivement chez nous, fuyons toute vanité, haïssons à fond les œuvres de la mauvaise voie ; ne vivez point isolés, retirés en vous-mêmes, comme si vous étiez déjà justifiés, mais rassemblez-vous pour rechercher ensemble ce qui est de l'intérêt commun. [11] Car l'Écriture dit :
« Malheur à ceux qui sont intelligents à leur propre sens
Et sages à leurs propres yeux ! »
Devenons des hommes spirituels, devenons un temple achevé pour Dieu. Autant qu'il est en nous, exerçons-nous à la crainte de Dieu, luttons pour garder les commandements afin d'être réjouis dans ses volontés saintes. [12] Le Seigneur jugera le monde « sans acception de personne ». Chacun recevra selon ses œuvres : l'homme de bien sera précédé de sa justice, le méchant aura devant lui le salaire de son iniquité. [13] Ne nous abandonnons jamais au repos sous prétexte que nous sommes appelés, au risque de nous endormir dans nos péchés et de voir le mauvais prince prendre autorité sur nous et nous repousser du royaume du Seigneur. [14] Encore une chose à considérer, mes frères, lorsque après de tels signes et de tels prodiges accomplis chez Israël, vous le voyez néanmoins abandonné, prenons garde qu'il ne se trouve chez nous aussi, suivant l'ex-pression de l'Écriture, « beaucoup d'appelés mais peu d'élus ».