CHAPITRE XXXI : MORT DE JEAN ET DE PHILIPPE
[1] Nous avons jusqu'ici indiqué le temps et le genre de la mort de Paul et de Pierre, comme aussi le lieu où leurs corps ont été déposés, après leur trépas. [2] Nous avons dit aussi l'époque de la mort de Jean. Quant à l'endroit de sa sépulture, il est indiqué dans la lettre que Polycrate (celui-ci était évêque de l'église d'Éphèse) écrivit à Victor, évêque des Romains. Il y est également question de Philippe et de ses filles en ces termes :
« [3] De grands astres, dit-il, se sont couchés en Asie, qui se lèveront au dernier jour, lors de la venue du Sauveur, quand il viendra du ciel avec gloire pour chercher tous les saints, Philippe, l'un des douze apôtres, qui repose à Hiérapolis, ainsi que deux de ses filles, qui ont vieilli dans la virginité, et, l'autre qui, après avoir vécu dans le Saint-Esprit, a été ensevelie à Éphèse : Jean lui aussi, l'apôtre qui a dormi sur la poitrine du Sauveur, qui, prêtre, a porté la lame d'or, a été martyr et docteur et a son tombeau à Éphèse. »
Voilà ce qui concerne la mort de ces personnages1 [4] Dans le dialogue de Gaïus dont nous avons parlé un peu plus haut, Proclus, contre qui la discussion est dirigée, est également de notre avis pour ce que nous venons de rapporter de la mort de Philippe et de ses filles. 11 parle ainsi :
« Après celui-ci, il y eut à Hiérapolis; en Asie quatre prophétesses, les filles de Philippe ; leur tombeau est là, ainsi que celui de leur père. »
Voilà ce qu'il dit. [5] Luc, d'autre part, dans les Acte« des apôtres, nous rappelle que les filles de Philippe vivaient alors à Césarée de Judée avec leur père et qu'elles avaient le don de prophétie. Il dit en propres termes : « Nous sommes venus à Césarée et nous sommes entrés dans la maison de Philippe l'évan- 329 géliste, qui était un des sept. Nous sommes restés chez lui. Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient. »
[6] Ce qui est venu à notre connaissance concernant les apôtres, leurs temps et les saints écrits qu'ils nous ont laissés, ceux qui sont contestés, quoique beaucoup les lisent publiquement dans un grand nombre d'églises, ceux qui sont tout à fait apocryphes et étrangers à l'orthodoxie apostolique, voilà ce que nous avons exposé en ce qui précède. Il faut maintenant continuer notre récit.
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στοιχεῖα : ce mot sert à désigner les constellations du zodiaque ou les sept planètes; voy. la note de Valois, et II. DIELS, Elementum (Leipzig, 1899), p. 44 suiv. et p. 53. — Ce passage est altéré. D'après M. HARNACK, Die Mission und Ausbreitung des Christentums, p. 484, il y a une énumération comprenant Philippe, deux filles de Philippe, une troisième, l'apôtre Jean. C'est ainsi que paraissait avoir compris déjà Valois. M. Schwartz entend par ἡ ἕτερα l'une des deux filles mentionnées, et suppose qu'il y a une lacune. ↩