13.
Nous croyons qu'il est monté au ciel, au ciel qu'il nous a promis comme séjour du bonheur, quand il a dit : « Et ils seront comme des anges dans les cieux 1, dans cette cité qui est notre mère, à tous, la Jérusalem éternelle et célestes. Les païens impies et les hérétiques sont choqués de ce que nous croyons qu'un corps terrestre est monté au ciel. Mais généralement les Gentils, pour soutenir qu'il ne peut rien y avoir de terrestre dans le ciel, ne nous opposent que les arguments des philosophes , car ils ne connaissent pas nos saintes Ecritures, ils ne savent pas ce que nous y lisons : « Il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.2 » Ce qui ne veut pas dire que le corps soit changé en esprit et devienne esprit ; car ce corps que nous avons et qu'on appelle animal, n'est point changé en âme, ne devient point une âme. Mais par ces mots corps spirituel, on entend qu'il est tellement. soumis à l'esprit qu'il est propre à habiter dans le ciel ; car toute sa fragilité, toute sa souillure terrestre sont transformées et ont fait place à une pureté et à une stabilité célestes. Voilà le changement dont le même Apôtre a dit: « Nous ressusciterons bien tous, mais nous ne serons pas tous changés. » Changement en mieux et non en pire, comme il nous le dit encore: « Et nous, nous serons changés 3. » Mais où et comment le corps du Seigneur est-il dans le ciel ? c'est une vaine et inutile curiosité de chercher à le savoir ; il suffit de croire qu'il est au ciel. Car il n'appartient pas à notre fragilité de discuter les mystères célestes ; mais il appartient à notre foi d'avoir, de la dignité du corps de Notre-Seigneur, des idées élevées et honorables.
