XII.
Rappelons-nous le nom que le Christ donne à son peuple. Il nous appelle ses brebis, parce que la douceur chrétienne doit être celle de la brebis; il nous appelle ses agneaux, parce que notre simplicité doit être celle de l’agneau. Eh quoi donc! un loup se cacherait sous la toison de la brebis! un faux frère attirerait l’infamie et la honte sur le troupeau du Christ! Porter le nom du Christ et ne pas suivre la route qu’il nous a tracée est-ce autre chose que forfaire à sa vocation et abandonner le chemin du salut?
Le Seigneur nous dit que, pour arriver à la vie éternelle, nous devons observer ses commandements; il nous dit encore que le vraI sage est celui qui entend ses paroles et les met en pratique; il ajoute que le docteur le plus grand dans le royaume du Ciel est celui qui accomplit d’abord la loi et l’enseigne ensuite. Nous devons comprendre par là que la prédication n’est utile à. celui qui la fait qu’autant qu’il met en pratique les leçons qui sortent de sa bouche. Or, quel est le précepte que Jésus-Christ a renouvelé le plus souvent et avec le plus d’insistance? n’est-ce pas celui de la charité? Il veut que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés lui-même., Mais comment conservera-t-il ce dépôt sacré, celui qui, en proie aux fureurs de l’envie, ne peut avoir ni la paix ni la charité?
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