I.
Dès l’origine du monde, l’envie perdit le démon et le porta à perdre l’homme. Il avait longtemps brillé parmi les choeurs angéliques, il avait longtemps joui de l’amitié de Dieu; mais, un jour, l’envie le précipita du faîte de sa gloire. Lorsqu’il vit l’homme créé à l’image de Dieu, sa jalousie s’enflamma de nouveau. Ainsi, déchu lui-même, il entraîna l’homme dans sa déchéance; captif, il lui fit partager sa captivité et l’enveloppa dans sa ruine. Quel mal, mes frères bien-aimés, que celui qui a causé la chute d’un ange; qui a porté le désordre dans la nature la plus noble sortie des mains du Créateur; qui a égaré le séducteur du genre humain! L’envie se perpétue dans le monde par la malice de ces hommes qui veulent imiter la conduite du démon et marcher sur ses traces; mais ils seront punis les premiers, car, dit l’Écriture: La mort est entrée dans ce monde par l’envie du démon (Sap., II).
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