XVII.
Si vous les désirez, vous qui naguère étiez dominé par l’envie et la jalousie, rentrez dans la route qui conduit à la vie éternelle. Arrachez de votre coeur les ronces et les épines, afin que la semence divine y croisse en liberté et vous enrichisse d’une abondante moisson. Rejetez le fiel de la (23) haine, le poison de la discorde. Purifiez -cette âme que la malice du serpent avait infectée; adoucissez-en l’amertume par la charité du Christ. Puisque le sacrifice de la Croix vous sert de nourriture et de breuvage, rappelez-vous que, près de Mara, il existait un arbre qui adoucissait l’amertume des eaux. Vous possédez l’arbre véritable, dont celui de Mara n’était que la figure : que la croix du Christ rende à votre âme la charité et la douceur. La guérison ne se fera pas attendre et le remède naîtra de la blessure.
Aimez ceux que vous haïssiez naguère. Hier, vous les poursuiviez de votre jalousie et de vos injures: aujourd’hui, n’ayez pour eux que de la charité. Imitez les bons, si vous le pouvez. Si vous êtes trop faibles pour les suivre, soyez heureux de les voir meilleurs que vous. La charité, en vous unissant à eux, vous fera partager leurs mérites et vous donnera droit à la récompense qui leur est promise. Vos péchés seront pardonnés, quand vous aurez pardonné vous-mêmes; vos sacrifices seront acceptés, quand vous les offrirez à Dieu avec l’esprit de charité; Dieu se chargera de diriger vos pensées et vos actes, lorsque la justice et la grâce auront pris possession de votre esprit. Que le coeur de l’homme, dit la sainte Écriture, s’occupe de choses justes, afin que ses pas soient dirigés par le Seigneur (Prov., XVI.).
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