Edition
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De baptismo
X
[1] Diximus quantum mediocritati nostrae licuit de universis quae baptismi religionem instruunt. nunc ad reliquum statum eius aeque ut potero progrediar de quaestiunculis quibusdam. baptismus a Ioanne denuntiatus iam tunc habuit quaestionem ab ipso quidem domino propositam ad pharisaeos, caelestisne is baptismus esset an veto terrenus: de quo illi non valuerunt constanter respondere, utpote non intelligentes quia nec credentes. [2] nos quidem quantula fide sumus tantulo et intellectu possumus aestimare divinum quidem eum baptismum fuisse, mandatu tamen non et potestate, quod et Ioannem a domino missum legimus in hoc munus, ceterum humanum condicione. nihil enim caeleste praestabat, sed caelestibus praeministrabat, paenitentiae scilicet praepositus quae est in hominis voluntate. [3] denique legis doctores et pharisaei, qui credere noluerunt, nec paententiam inire voluerunt. quodsi paenitentia humanum est et baptismus ipsius eiusdem condicionis fuerit necesse est: aut daret et spiritum sanctum et remissionem peccatorum si caelestis fuisset. sed neque peccata dimittit neque spiritum indulget nisi solus deus. [4] etiam ipse dominus nisi ipse prius ascenderet ad patrem aliter negavit spiritum descensurum. ita quod dominos nondum conferebat servus utique praestare non posset. adeo postea in Actin Apostolorum invenimus [quoniam] qui Ioannis baptismum habebant spiritum accepisse sanctum, quem ne auditu quidem noverant. [5] ergo non erat caeleste quod caelestia non exhibebat, cum ipsum quod caeleste in Ioanne fuerat, spiritus prophetiae, post totius spiritus in dominum translationem usque adeo defecerit ut quem praedicaverat, quem advenientem designaverat, postmodum an ipse esset miserit sciscitatum. agebatur itaque baptismus paenitentiae quasi candidatus remissionis et sanctificarionis in Christo subsecuturae. [6] nam quod legimus, Praedicabat baptismum paenitentiae in remissionem peccatorum, in futuram remissionem enuntiatum est, siquidem paenitentia antecedit, remissio sequitur, et hoc est viam praeparare: qui autem praeparat non idem ipse perficit sed alii perficiendum procurat. [7] ipse profitetur sua non esse caelestia sed Christi dicendo, Qui de terra est terrena loquitur, qui de supernis venit super omnes est: item soli se paenitentiae tinguere, venturum mox qui tingueret in spiritu et igni: scilicet quia vera et stabilis fides spiritu tinguitur in salutem, simulata autem et infirma igni tinguitur in iudicium.
Übersetzung
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Du baptême
X.
Jusqu'ici nous avons énuméré, autant que l'a permis notre faiblesse, tout ce qui peut servir de fondement à la religion du baptême; expliquons du mieux qu'il nous sera possible ce qui concerne sa nature. Je commence par plusieurs questions préliminaires. La première fut proposée parle Seigneur lui-même aux Pharisiens, lorsqu'il leur demanda si « le baptême de Jean venait du ciel ou de la terre. » Ils n'osèrent rien répondre: « Ils ne comprenaient pas, parce qu'ils n'avaient pas la foi. » Pour nous, chez qui la mesure de la foi est la mesure de l'intelligence, nous pouvons répondre que le baptême de Jean était divin par l'autorité de celui qui l'avait prescrit, mais non dans ses effets, puisque nous lisons que Jean avait été envoyé pour baptiser, mais d'un baptême tout humain. En effet, le Précurseur n'accordait point la grâce, il ne faisait que préparer aux choses spirituelles, parce qu'il était le préposé de la pénitence qui est au pouvoir de l'homme. Les docteurs de la loi et les Pharisiens, n'ayant pas voulu croire, refusèrent aussi de faire pénitence. S'il est vrai que la pénitence soit au pouvoir de l'homme, le baptême de Jean devait être nécessairement de la même nature; ou bien, s'il eût été céleste, il eût conféré l'Esprit saint et la rémission des péchés. « Mais il n'y a que Dieu qui remette les péchés et donne le Saint-Esprit. » D'ailleurs, le Seigneur n'a-t-il pas dit lui-même: « Si je ne remonte d'abord vers mon Père, l'Esprit ne peut descendre sur vous. » Ce que le Maître ne donnait point encore, le serviteur pouvait-il le donner?
Nous lisons ensuite dans les Actes des Apôtres: « Ceux qui avaient reçu le baptême de Jean n'avaient pas l'Esprit saint, dont ils n'avaient pas même entendu parler. » Par conséquent, ce qui ne produisait pas des effets célestes n'avait rien de céleste. Au reste, tout ce qu'il y avait de céleste dans le précurseur, c'est-à-dire l'Esprit de prophétie, vint tellement à lui manquer, après que la plénitude de l'Esprit saint fut passée tout entière dans le Seigneur, que, ne reconnaissant plus celui dont il avait signalé l'avènement, il lui envoya demander s'il était véritablement le Messie qui devait venir. Ce baptême de la pénitence ne faisait donc que disposer à la rémission, et à la sanctification qui arriverait bientôt par le Christ.
---- Il prêchait le baptême de la pénitence pour la rémission des péchés, dira-t-on.
---- Il est vrai; mais cela ne doit s'entendre que d'une rémission à venir. La pénitence précède; vient ensuite la rémission; on appelle cela préparer la voie. Celui qui prépare est-il le même que celui qui achève! Le premier dispose seulement et laisse à un autre le soin de mettre la dernière main. Au reste, le Précurseur avoue lui-même que ses œuvres n'étaient point célestes; cette vertu n'appartenait qu'au Christ: « Celui qui est sorti de la terre est de la terre et parle de la terre; celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous. » « Pour moi, dit-il ailleurs, je vous baptise dans l'eau de la pénitence seulement; mais il en viendra bientôt un autre qui vous baptisera par le Saint-Esprit et par le feu; » c'est-à-dire comme le vrai fidèle est purifié dans les eaux baptismales pour sa sanctification, le Chrétien hypocrite ou chancelant reçoit un baptême de feu pour sa condamnation.