Edition
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De baptismo
XII
[1] Cum vero praescribitur nemini sine baptismo competere salutem, ex illa maxime pronuntiatione domini qui ait, Nisi natus ex aqua quis erit non habebit vitam, suboriuntur scrupulosi immo temerarii retractatus quorundam quomodo ex ista praescriptione [praestructione] apostolis salus competat quos tinctos non inveniamus in domino praeter Paulum: [2] immo cum Paulus solus ex illis baptismum Christi induerit, aut praeiudicatum esse de ceterorum periculo qui careant aqua Christi ut praescriptio salva sit, aut rescindi praescriptionem si etiam et non tinctis salus statuta est. audivi, domino teste, eiusmodi, ne qui me tam perditum existimet ut ultro excogitem libidine stili quae aliis scrupulum incutiant. [3] et nunc illis ut potero respondebo qui negant apostolos tinctos. nam si [humanum] Ioannis baptismum impetrarant, domini cur desiderabant, quatenus unum baptismum definierat ipse dominus dicens Petro perfundi volenti, Qui semel lavit non habet necesse rursum, quod utique non tincto non omnino dixisset? et haec est probatio exerta adversus illos qui adimunt apostolis etiam Ioannis baptismum, ut destruant aquae sacramentum. [4] an credibile videri potest in eis personis viam tunc domino non praeparatam, id est baptismum Ioannis, quae ad viam domini per totum orbem aperiendam destinabantur? ipse dominos nullius paenitentiae debitor tinctus est: peccatoribus non fuit necesse? quod ergo alii tincti non sint, non iam comites Christi sed aemuli fidei, legis doctores et pharisaei. [5] unde et suggeritur, cum adversantes domino tingui noluerint, eos qui dominum sequebantur tinctos fuisse nec cum aemulis [suis] sapuisse, maxime quando dominus cui adhaerebant testimonio Ioannem extulisset, Nemo, dicens, maior inter natos feminarum Ioanne baptizatore. [6] alii plane satis coacte iniciunt tunc apostolos baptismi vicem implesse cum in navicula fluctibus mergerentur: ipsum quoque Petrum [per] mare ingredientem satis mersum. ut opinor autem aliud est aspergi vel intercipi violentia maris, aliud tingui disciplina religionis. [7] ceterum navicula illa figuram ecclesiae praeferebat quod in mari, id est in saeculo, fluctibus id est persecutionibus et temptationibus inquietetur, domino per patientiam velut dormiente donec orationibus sanctorum in ultimis suscitatus compescat saeculum et tranquillitatem suis reddat. [8] nunc sive tincti quoquo modo fuerunt sive illoti perseveraverunt ut et illud dictum domini de uno lavacro sub Petri persona ad nos tantummodo spectet, de salute tamen apostolorum satis temerarium est aestimare: quia illis vel primae adlectionis et exinde individuae familiaritatis praerogativa compendium baptismi conferre posset, cum illum opinor sequebantur [illum] qui credenti cuique salutem pollicebatur: Fides tua te, aiebat, salvum fecit, et, Remittuntur tibi peccata, credenti utique nec tamen tincto. [9] id si apostolis defuit nescio quorum fides tuta sit. uno verbo domini suscitatus teloneum dereliquit, patrem et navem et artem qua vitam sustentabat deseruit, [qui] patris exsequias despexit, summum illud domini praeceptum, Qui patrem aut matrem mihi praeposuerit non est me dignus, ante perfecit quam audivit.
Übersetzung
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Du baptême
XII.
Lorsque, nous appuyant sur cet oracle de notre Seigneur: « En vérité, si quelqu'un ne renaît de l'eau, il ne peut avoir la vie, » nous établissons que nul ne peut être sauvé sans le baptême, des esprits pointilleux ou téméraires nous adressent cette question: Avec votre principe, comment les Apôtres peuvent-ils être sauvés? Car nous ne voyons point qu'ils aient été baptisés dans le Seigneur, à l'exception de Paul. Il y a mieux. Puisque Paul est le seul parmi eux qui ait reçu le baptême de Jésus-Christ, il suit invinciblement ou que ceux qui n'ont pas été plongés dans l'eau régénératrice sont damnés, pour sauver le principe, ou que cet oracle est convaincu de mensonge, si le salut leur est assuré sans le secours du baptême. J'ai entendu des imprudents raisonner de la sorte, et j'en prends Dieu à témoin, afin que l'on ne me suppose point assez pervers pour imaginer, dans je ne sais quel emportement de langage, des difficultés capables d'alarmer ou d'exciter des scrupules.
Je vais donc répondre, du mieux qu'il me sera possible, à ceux qui disent: Les Apôtres n'ont point été baptisés. S'il est vrai, comme on ne peut le contester, que les Apôtres avaient reçu le baptême humain de Jean, ils désiraient aussi le céleste baptême de notre Seigneur, puisqu'il avait déclaré qu'il n'y avait qu'un baptême. Lorsqu'ils veut laver les pieds de Pierre, qui s'y refuse, ne lui dit-il pas: « Celui qui a été une fois lavé, n'a plus besoin de l'être? » Aurait-il tenu ce langage à un homme qui n'aurait pas été baptisé? Argument décisif contre ceux qui enlèvent aux Apôtres jusqu'au baptême de Jean, afin de ruiner le sacrement de la régénération. Qui croira que la voie du Seigneur, c'est-à-dire le baptême de Jean, n'ait pas été préparée dans la personne de ceux qui étaient eux-mêmes destinés à ouvrir les voies du Seigneur par tout l'univers! Eh quoi! notre Seigneur, dont l'impeccabilité ne devait à la justice divine aucune satisfaction, a voulu néanmoins être baptisé, et des pécheurs n'auraient pas eu besoin de l'être!
On insiste. N'est-il pas vrai que plusieurs n'ont pas été baptisés? ---- D'accord; toutefois ce ne sont pas assurément les disciples de Jésus-Christ, mais les ennemis de sa foi, tels que les Docteurs et les Pharisiens. J'en conclus que si les ennemis du Seigneur n'ont pas voulu être baptisés, ceux qui suivaient le Seigneur l'ont été certainement, pour ne pas imiter la folle sagesse de ses contradicteurs, surtout quand le Maître auquel ils étaient attachés avait honoré Jean par cet illustre témoignage: « Parmi les enfants des femmes, il n'en est pas de plus grand que Jean-Baptiste. »
Selon d'autres, et l'assertion est peu sensée, les Apôtres furent suffisamment baptisés lorsque les flots de la mer les couvrirent dans la barque qu'ils montaient. Pierre lui-même fut assez plongé quand il marcha sur les eaux du lac de Génézareth. Telle n'est pas mon opinion. Autre chose est d'être couvert d'eau ou enseveli par la violence de la mer, autre chose d'être lavé par un acte de religion. Ce navire, au reste, était la figure de l'Eglise qui est battue par les tempêtes de la persécution et de la tentation sur la mer de ce monde, tandis que le Seigneur semble s'endormir dans sa patience, jusqu'à ce que, réveillé enfin par les prières des justes, il apaise à ce dernier jour la fureur du siècle et rende le calme à ses serviteurs.
Enfin, quel qu'ait été le baptême des Apôtres, ou bien qu'ils aient vécu jusqu'à la fin sans le baptême, il est important de savoir que c'est à nous en particulier que le Christ adresse cet oracle dans la personne de Pierre: « Il n'y a qu'un baptême. » Au reste, il y aurait témérité de notre part à nous ériger en juges du salut des Apôtres, comme si la grâce de leur vocation, et ensuite le privilège d'une amitié inséparable avec Jésus-Christ, n'avait pas pu remplacer pour eux le baptême! Disciples fidèles, ne marchaient-ils pas à la suite de celui qui a promis le salut à quiconque croit en lui? « Votre foi vous a sauvé, » dit-il; et ailleurs: « Vos péchés vous sont remis. » Ce dernier croyait, mais n'avait pas encore reçu le baptême. Si la rémission des péchés a manqué aux Apôtres, je ne comprends plus rien à la foi. L'un, à la première parole que lui fait entendre le Seigneur, abandonne la maison de l'impôt; l'autre renonce à son père, à sa barque et à la profession qui le faisait vivre. Celui-là ne retourne pas même sur ses pas pour ensevelir son père, docile au plus grand des préceptes de Jésus-Christ: « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi; » injonction à laquelle il obéit avant même de l'avoir entendue.