Edition
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De baptismo
XVIII
[1] Ceterum baptismum non temere credendum esse sciunt quorum officium est. Omni petenti te dato, suum habet titulum proprie ad eleemosynam pertinentem. immo illud potius respiciendum, Nolite dare sanctum canibus et porcis proicere margaritam vestram, et, Manus ne facile imposueritis nec hamartiis alienis communicaveritis. [2] quodsi quia Philippus tam facile tinxit eunuchum, recogitemus manifestam et exertam dignationem domini intercessisse. spiritus Philippo praeceperat in eam viam tendere: spado et ipse inventus est non otiosus nec qui subito tingui concupisceret, sed ad templum orandi gratia profectus scripturae divinae impressus: sic oportebat deprehendi cui ultro deus apostolum miserat, [ad] quem rursus spiritus ut se curriculo eunuchi adiungeret iussit: scriptura ipsius fidei occurrit in tempore, exhortatus adsumitur, dominos ostenditur, fides non moratur, aqua non expectatur, apostolus perfecto negotio abripitur. [3] sed et Paulus revera cito tinctus est: cito enim cognoverat Simon hospes vas eum esse electionis constitutum. dei dignatio suas praemittit praerogativas : omnis petitio et decipere et decipi potest. [4] itaque pro cuiusque personae condicione ac dispositione, etiam aetate, cunctatio baptismi utilior est, praecipue tamen circa parvulos. quid enim necesse, si non tam necesse est, sponsores etiam periculo ingeri, qui et ipsi per mortalitatem destituere promissiones suas possunt et proventu malae indolis falli? [5] ait quidem dominos, Nolite illos prohibere ad me venire: veniant ergo, dum adolescunt, dum discunt, dum quo veniant docentur: fiant Christiani cum Christum nosse potuerint. quid festinat innocens aetas ad remissionem peccatorum? cautius agetur in saecularibus, ut cui substantia terrena non creditur divina credatur? norint petere salutem, ut petenti dedisse videaris. [6] non minore de causa innupti quoque procrastinandi, in quibus temptatio praeparata est tam virginibus per maturitatem quam viduis per vagationem, donec aut nubant aut continentiae corroborentur. si qui pondus intellegant baptismi magis timebunt consecutionem quam dilationem. fides integra secura est de salute.
Übersetzung
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Du baptême
XVIII.
Du reste, ceux qui sont chargés de l'administration du baptême n'ignorent pas qu'il ne faut pas le conférer légèrement. Ce précepte: « Donnez à tous ceux qui vous demandent, » a sa mesure, et s'applique à l'aumône. Souvenons-nous plutôt de ces paroles: « Gardez-vous de donner aux chiens les choses saintes; ne jetez point vos perles devant les pourceaux; » et ailleurs: « N'imposez pas facilement les mains à personne, de peur de participer aux péchés d'autrui. » Sans doute Philippe administra facilement le baptême à l'eunuque, mais n'oublions pas qu'un ordre manifeste et formel était intervenu de la part du Seigneur. L'Esprit avait recommandé à Philippe de suivre cette route; l'eunuque lui-même s'occupait à lire les Prophètes, sans songer à demander si promptement le baptême. Il songeait seulement à monter au temple pour y prier. Chemin faisant, il était tout entier à la méditation de l'Ecriture. Religieuses dispositions dans lesquelles devait être surpris celui auquel Dieu envoyait volontairement un Apôtre à qui l'Esprit ordonnait en outre de monter sur le char de l'eunuque. L'Ecriture va au-devant de sa foi; l'exhorter, le choisir, lui révéler le Seigneur est l'affaire d'un moment; sa foi ne supporte pas de retard; l'eau ne se fait pas attendre; le baptême consommé, l'Apôtre disparaît.
---- Mais enfin Paul fut baptisé sans délai.
---- Oui, sans délai; car Simon, son hôte, l'avait reconnu d'abord pour un vase d'élection. La bonté de Dieu se distingue à certaines prérogatives. Au reste, toute demande peut tromper ou être trompée. Il est donc plus utile de différer le baptême d'après l'état, la disposition et l'âge de chacun, mais surtout par rapport aux enfants: pourquoi, en effet, exposer au péril ceux qui répondent pour eux? La mort ne peut-elle pas les empêcher d'acquitter leurs promesses? S'ils vivent, le mauvais naturel des enfants ne peut-il pas tromper leurs espérances?
Il est bien vrai que notre Seigneur a dit: « Laissez-les venir à moi! » Qu'ils viennent donc, mais quand ils seront plus âgés; qu'ils viennent, mais quand ils auront étudié, et qu'il leur aura été enseigné pourquoi ils viennent; qu'ils soient marqués du sceau des Chrétiens, mais quand ils auront pu connaître Jésus-Christ. Pourquoi l'âge de l'innocence court-il à la rémission des péchés? On en use avec plus de précaution pour les choses du siècle: confierons-nous les trésors du ciel à qui nous ne confierions pas ceux de la terre? Que les enfants apprennent donc à demander le salut, afin qu'il ne semble accordé qu'à ceux qui le demandent.
Les motifs pour ajourner les adultes qui ne sont pas encore engagés dans le mariage, ne sont pas moins décisifs. La liberté les expose à trop de tentations, les vierges par la maturité de leur âge, les veuves par la privation; il faut attendre qu'elles soient mariées ou affermies dans la continence. Si l'on comprenait bien quel est le fardeau du baptême, on craindrait plus de le recevoir que de le différer: la foi parfaite n'a rien à redouter pour le salut.