CHAPITRE VII. ACTIONS DE GRACES.
15. Que rendrai-je au Seigneur qui délivre mon âme du trouble de ces souvenirs? Que je vous aime, Seigneur, que je vous rende grâces et confesse votre nom, ô vous qui m’avez remis tant de criminelles et abominables oeuvres! A votre grâce, à votre miséricorde je rapporte d’avoir fondu la glace de mes péchés. A votre grâce je rapporte tout ce que je n’ai pas fait de mal. Eh! de quoi n’étais-je point capable ayant aimé le crime sans intérêt? Et je confesse que tout m’est pardonné, et le mal que j’ai fait de gré, et celui que m’a épargné votre miséricorde.
Quel mortel, méditant sur son infirmité, oserait attribuer à ses propres forces sa chasteté et son innocence, et se croirait en droit de vous moins aimer, comme s’il eût eu moins besoin de ce miséricordieux pardon que vous accordez au repentir des pécheurs? Que l’homme qui, docile à l’appel de votre voix, a évité tous ces désordres dont je publie le souvenir et l’aveu, se garde de rire s’il me voit guéri par le même médecin à qui il doit de n’avoir pas été, ou plutôt d’avoir été moins malade; qu’il vous en aime autant, qu’il vous en aime davantage, reconnaissant que celui qui me délivre est le même qui l’a préservé des mortelles défaillances du péché.
