CHAPITRE XIII. SA MÈRE N’OBTIENT DE DIEU AUCUNE RÉVÉLATION SUR LE MARIAGE DE SON FILS.
23. Et l’on pressait activement l’affaire de mon mariage. J’avais fait une demande; j’étais accueilli; ma mère s’y employait avec zèle, d’autant que le mariage devait me conduire à l’eau salutaire du baptême; elle sentait avec joie que je m’en approchais chaque jour davantage; et ma profession de foi allait accomplir ses voeux et vos promesses. Mais lorsque, à ma prière et selon l’instinct de son désir, elle vous suppliait, de l’accent le plus passionné du coeur, de lui révéler en songe quelque chose de cette future alliance, vous n’avez jamais voulu l’entendre. Elle voyait de vaines et fantastiques images rassemblées par la vive préoccupation de l’esprit; elle me les racontait avec mépris; ce n’était plus cette confiance qui lui attestait l’impression de votre doigt. Certain goût ineffable lui donnait, disait-elle, le discernement (414) de vos révélations et des songes de son âme. On pressait néanmoins mon mariage; la jeune fille était demandée, mais il s’en fallait de deux années qu’elle fût nubile; et comme elle me plaisait, on prit le parti d’attendre.
