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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De quantitate animae De la grandeur de l'âme
CHAPITRE XXIV.

46.

Aug. Tu as bonne mémoire et ton intelligence est fort attentive a suivre; mais cette défense de la définition menace ruine. — Ev. Pourquoi, je te prie? — Aug. Parce que, si je ne me trompe, tu ne nies point que le corps éprouve quelque chose pendant la croissance ou la vieillesse; il est néanmoins évident qu'aucun de nos sens ne nous le fait sentir, bien que l'âme ne l'ignore pas. Ainsi elle n'ignore pas ce que le corps éprouve alors, et cette connaissance ne lui vient pas immédiatement des sens : car en voyant grand ce que nous avons vu petit; en voyant vieillards ceux qui furent, sans aucun doute, jeunes et enfants, nous conjecturons que nos corps subissent un semblable changement, maintenant même que nous parlons. Il n'y a en cela nulle erreur, je pense, et je suis plus porté à me croire trompé par ce que je vois, qu'en affirmant la croissance actuelle de mes cheveux et le changement de mon corps d'un instant à l'autre. Si donc il y a dans ce changement une impression corporelle, ce que personne ne nie; si de plus nous ne le sentons pas, quoique l'âme le connaisse, puisque nous le connaissons; il s'ensuit que le corps éprouve ce que connaît l'âme, comme noirs le disions, et que cependant nous ne le ressentons pas. Donc notre définition est vicieuse; car elle ne devait renfermer rien d'étranger au sens et elle comprend le cas précédent.

Ev. Je ne vois plus d'autre ressource que de te demander une autre définition, ou de corriger celle-ci s'il est possible, car je ne puis en nier le vice en face d'une raison dont j'apprécie la force. — Aug. Il est facile de la corriger, je te prie même de le tenter, c'est chose facile, crois-moi, si tu as bien compris où en est le défaut. — Ev. Est-il ailleurs que là où elle embrasse des objets étrangers?— Aug. Comment? — Ev. C'est que le corps vieillissant de même chez un jeune homme, on ne saurait nier qu'il éprouve quelque chose; or, comme nous le savons, l'âme aussi le sait; mais il n'y a aucun sens pour nous en avertir, car maintenant je ne me vois point vieillir et ni l'ouïe, ni l'odorat, ni le goût, ni le toucher ne me le disent non plus. — Aug. Par quel moyen le sais-tu? — Ev. C'est la raison qui me le dit. — Aug. Sur quel argument s'appuie ta raison? — Ev. C'est que je vois ces vieillards qui autrefois étaient jeunes comme je le suis. — Aug. N'est-ce point par un des cinq sens que tu les vois ? -Ev. Qui le nierait? Mais par là même que je les vois, je conclus que je vieillis aussi, bien que je ne le voie pas. — Aug. Quelle expression faudrait-il donc, à ton avis, ajouter à notre définition pour la rendre parfaite ? Car nous ne sentons qu'autant que l'âme sait ce qu'éprouve le corps, et qu'elle ne le sait, ni par une autre impression, ni partout autre moyen. — Ev. Dis-moi cela plus clairement, je te prie.

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