XV.
Voyez donc maintenant si des hommes instruits à cette école peuvent vivre au hasard, se plonger dans de honteuses débauches, et ce qui est le comble de l'impiété, se nourrir de chair humaine, surtout quand il leur est défendu d'assister aux jeux des gladiateurs, pour ne pas se rendre complices des meurtres qui s'y commettent ? Nous ne devons pas non plus nous trouver aux autres spectacles, dans la crainte de souiller nos yeux et nos oreilles, par tout ce qu'on y voit et tout ce qu'on y entend. Si vous parlez de repas abominables, là, en effet, les enfants de Thyeste et de Térée sont dévorés ; si vous parlez d'adultère, c'est là qu'on représente, sur la scène, non-seulement des hommes, mais même des dieux souillés de ce crime ; et leurs débauches sont célébrées par des voix mélodieuses et mercenaires. Loin de nous, loin de l'esprit des Chrétiens de semblables horreurs ! La tempérance habite parmi eux, ils honorent la continence, ils respectent le mariage, ils gardent la chasteté ; l'injustice est proscrite, le péché détruit, la justice pratiquée, la loi accomplie ; on rend à Dieu le culte qui lui est dû et on célèbre ses louanges ; la vérité domine, la grâce conserve, la paix met en sûreté ; la parole sainte conduit, la sagesse enseigne, la véritable vie est connue, et Dieu règne. Je pourrais m'étendre encore davantage sur nos moeurs, sur les attributs du Dieu que nous adorons. Mais ce que j'en ai dit suffira pour vous inspirer la curiosité de connaître et d'étudier à fond notre doctrine. Et vous le pouvez facilement ; soyez désireux d'apprendre, comme vous l'avez toujours été jusqu'ici.
